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    Mountain Battles est donc non seulement l’album du retour en grâce mais aussi l’album de la renaissance. Cela s’entend à tous les étages : Mountain Battles est un album plaisir, un album libre qui s’autorise à peu près toutes les audaces, quitte à tutoyer, sur quelques titres (l’hispanisante et foireuse balade "Regalame Esta Noche" chantée par Kelley, le gnangnan "Here No More" en forme de berceuse), la sortie de route. Les Breeders ont retenu la leçon du gros Frank Black : des titres courts enchaînés sans idée de manoeuvre pour maximiser l’effet de surprise et faire passer parfois la pilule de l’approximatif (un peu trop d’effets sur les voix et les guitares) ou de la nouveauté. "Bang On" avec sa rythmique drum'n'bass décharnée est un petit miracle de rock rachitique : deux accords, un rythme beat box et un refrain aux petits oignons : "I love no-one, no-one loves me. I want no-one and no-one wants me."X 3 et olé. "Night of Joy" nous ramène à l’époque où on croyait encore que les riot girls et autres power trio en jupons (jeans tight) auraient un avenir. On croirait entendre avec bonheur un vieux Throwing Muses, un Lisa Germano, ou un Belly des familles. C’est à la fois tendre comme chou, doux comme un sein laiteux et tout ce qu’on attend d’un groupe certes mineur mais plutôt doué dans son genre. Les Breeders ont mis du miel dans leur power pop et révisé leurs classiques. Mountain Battles est plus apaisé qu’exalté, plus déconstruit que bâti pour la lutte armée. Mou du genou, diront certains qui s’attendaient à revenir au déluge.
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  • The Drum Is Everything

    Rockin' On Suicide

    Sorti deux ans avant The Failling (1986) le premier disque de Carmel préfigure déjà nettement la voie qui sera prise par les deux disques suivants; à savoir une musique lorgnant fortement vers le jazz, avec l'emploi massif de cuivres et d'une section rythmique taillée sur mesure. The Drum is Everything est une sorte de machine folle capable par moments d'emballements les plus inattendus. Carmel c'est avant tout une voix très colorée capable d'opérer sur plusieurs registres. On sent tout au long de ses disques sa profonde attirance pour le RnB (More, More, More) , conjugué avec son goût pour les expériences musicales les plus diverses (y compris électroniques). Douée également pour les reprises de grands standards, sa version de Stormy Weather ne souffre d'aucuns reproches. Puis une brèche commence à lézarder cette belle façade (absolument pas péjoratif au contraire !) avec The Drum Is Everything et son tempo saccadé qui pousse Carmel dans des envolées vocales à faire pleurer James Brown (qui pourtant en a vu d'autres...). Les choses continuent de plus belle dans I Thought I Was Going Mad et ce n'est pas peu dire ! The Prayer et ses percussions à faire chavirer Cédric, le webmaster de www.percussions.org (qui pourtant en a vu d'autres !) vous invite à reconsidérer la vie sous un angle que vous n'aviez pas forcément envisagé... Reposez-vous en écoutant Rockin' On Suicide et son clin d'oeil aux big-bands. Parce qu'après c'est le délirant Rue St Denis, où l'on peu constater en passant que le reggae fait aussi partie de l'univers de Carmel ! Pour vous donner une idée de Willow Weep For Me, imaginez Terry Riley, champion de la musique répétitive zen, avalant par mégarde une boîte d'amphétamine... Les deux derniers morceaux devraient vous permettre (sans qu'ils soient pour autant inconsistants) de vous remettre de toutes ces émotions et, accessoirement de ranger votre appartement dévasté par les débordements engendrés par l'écoute de ce disque... Bon courage !
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  • The influence of 1960s folk music is wrapped perfectly around the mechanism of Scandinavian pop music with Majessic Dreams. Finger-picked acoustic guitars find themselves awash in a sea of warm keyboards and distinctly Scandinavian voices, sometimes echoing the themes of The Radio Dept., other times recalling more Americana influences, especially with tracks like "Wish he was you". Like Promise and the Monster, this act crafts magnificent dreamscapes with their stratified instrumentation, the guitar strings retaining their staccato appeal without coming across as coarse or brash. The only failing of "Beautiful days" is that its emotional core seems rather stagnant -- tracks flow too easily into one another, and soon the entire affair becomes a beautiful blur instead of a collection of beautiful, individual songs. With repeated listens, this failing may slip away for some. Definitely worth a listen, if nothing else.
    - Lars Garvey Laing-Peterson
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  • http://meiteisho.net/
    http://www.myspace.com/meiteisho




    BIOGRAPHIE (2009) : MEI TEI SHO, RETOUR VERS UN FUTUR COMPOSE 
     Plus de dix ans déjà qu’ils forment le noyau dur de Meï Teï Shô. Des kilomètres de concerts que le bassiste Boris Kulenovic et le batteur Germain Samba déforment à l’envie les rythmiques, histoire de poser de nouveaux jalons et de s’inventer un univers en ébullition, à des années-lumière d’une planète musique dûment calibrée. A chaque fois, il s’agit d’outrepasser les frontières, de dépasser les œillères. Afro-rock balkanique, jazz cosmique, hip-hop ésotérique, funk supersonique, dub stratosphérique, soul tellurique, pop énergétique, leurs sources d’aspiration s’entrechoquent dans leur drôle d’alambic pour faire jaillir des vibrations éclectiques, une bande-son alchimique tendance plus l’infini. Avec Meï Teï Shô, les multiples matières premières sont désossées, concassées et malaxées pour créer un matériau singulier.
      Deux galettes en forme d’ovnis, deux maxis et deux live au compteur, les revoilà donc aux commandes d’un nouvel objet sonore, un projet initié par cette paire, toujours branchée par les rythmiques impaires et structures asymétriques. Autour des deux Lyonnais aux appellations d’origine métissée – bosniaque pour Boris, centrafricaine pour Germain –, gravite désormais une nouvelle équipe, des hommes et des femmes aux identités tout aussi transitoires, entendez « créolisées ».
    A l’image de ces voix qui en disent long sur les nouvelles orientations, chants entêtants comme autant de champs d’exploration. A commencer par celle de Jessica Martin Maresco, de sensuelles inflexions entre trip pop et soul jazz, qui répond parfaitement aux scansions du tambour de bouche de Bruce Sherfield, natif de Nashville, affranchi à Brooklyn lors de soirées open mic, et désormais installé à Paris. A cette autre paire des plus complémentaires, viennent s’ajouter un chœur selon les titres et deux invitées, histoire d’élargir la palette : Sandra N’Kaké, diva tout soul mais timbre plus rauque, le temps d’un thème funky et la Tunisienne Amel Mathlouti qui enroule sa voix sur une arabesque aux accents mélancoliques.
      Dans le même esprit, le choix des musiciens traduit lui aussi une volonté de creuser sans détours d’autres sillons, certes plus mélodiques, mais fécondés par l’électronique. Voilà pourquoi Jean-Philippe Chalte investit certains titres de ses machines, pour y placer ce qu’il faut d’effets et d’ambiance acousmatique, tandis que Charly Amadou Sy, platiniste de Sayag Jazz Machine, pose ses scratches deux doigts décalés. De même, au côté de Rémy Varaine qui fut déjà invité par le passé, Frank Pilandon assure les principales parties de guitare, cocottes funky par-ci, plus rentre-dedans plus loin. Il caresse tout autant la boîte à boutons qu’est l’accordéon, ou souffle dans un saxophone. Quant au claviériste Eric Teruel, il s’impose comme le troisième homme du projet. Son Fender Rhodes complète la paire rythmique, ajoute des couleurs primordiales à la palette harmonique et de subtiles touches plus mélodiques.
      Chroniques à l’humour acide et sulfureux billets d’humeur sur une société en faillite, pub japoniaise rétro-futuriste samplée et infos françaises détournées, scansions dérapantes et chansons décapantes, refrain sur du velours et couplet plus coup de poing sur les hics, la plupart des textes traduisent la volonté d’en découdre, encore et toujours. Simplement, aux longues complaintes du passé, Meï Teï Shô a choisi cette fois la voie de la concision, sans oublier, bien au contraire, le postulat initial tel que suggéré dans leur appellation contrôlée : Meï Teï Shô n’est-il pas un terme japonais censé décrire l’état de transe suite à une surconsommation de riz !?

       En n'oubliant jamais les paroles d’Antonin Artaud :
    « Tout doit etre tres precisement mis dans un ordre fou furieux. »


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    Ok, on a affaire à du lourd. Et sans jeu de mot inutile. Les branleurs de nouille, l’indie rock et les revival rockeurs en H&M n’ont plus qu’a s’asseoir sur des bouteilles. Un album pop avec un grand Populaire. On nous à lâché la putain de meute, la galette à tiroir, ultra produite, ultra intelligente… scotchant.

    De ces albums d’où, chaque chanson est une démonstration de savoir faire. La ligne conductrice est détruite, se légitimant par son aspect composite. Le jeu des étiquettes (que je déteste tant) y est inexplicable. Groupe de rock, néo-soul, anti-folk, façon freestyle… Un peu de tout cela indéniablement. En allant même jusqu’au trip-hop. Drôle de pot-pourri anglais.

    Alors je parlerai de stature d’album, de pose du groupe. L’on n’a pas vu cela depuis Broken Boy Soldieurs des Raconteurs. L’album de la confrérie White était le suicide par le bon goût. Il avait tout entre les mains, LE son de guitare le plus pur jamais entendu à l’heure du ProTools… Ce qui en a fait un mauvais album : c’était une recette d’efficacité, pas une oeuvre d’art. Il faut avoir la force moral de le réécouter aujourd’hui pour voir qu’il s’agit du plus gros album de rock audiophile fait dans les années 00.

    The Heavy, c’est ce que la jeunes génération attendait depuis 2003: les White Stripes mais en noir. Jack White avec un feeling Curtis Mayfield. Des rythmiques à la Martha Reeves utilisant les techniques d’enregistrement modernes.

    Et l’album est loin d’être parfait. Il est juste tirée par une machine énorme, un hit véritable : That Kind Of Man. Cuivres Sam & Dave, beat Isaac Hayes, guitare Led Zep… Encore une formule quasi mathématique, la construction du tube Geek par excellence. Kind Of Man, c’est une vision de ce que va être notre futur : draguer le prospect par la culture, la musique populaire comme nid de référence classieuse… vendre des albums sur les réputations passées.

    Vous l’aurez compris, ce groupe a tout pour faire 4 pages dans Rock & Folk, 2 dans les Inrock et 1 dans Télé Star. On va certainement se les coltiner sur Taratata et sur Canal + … pour être oublier dans 3 mois.

    Sinon, Lenny Kravitz s’est fait bouffer sa plate-bande.


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