•  


    Chronique écrite par Benoit Georges le mercredi 18 avril 2007

    Pressure Sounds ajoute une pierre à la grande histoire du dub avec cette réédition d’un album de Keith Hudson de 1982. Moins révolutionnaire et précurseur que "Pick a dub" sorti 1974, mais toujours épaulé par un Soul Syndicate forcément magistral, "Nuh skin up", se compose principalement de versions dub issues de l’album "From one extreme to another". Producteur indépendant et dentiste du ghetto à ses heures, Keith Hudson se fait remarquer en 1968 avec le hit Old fashioned way de Ken Boothe. Il fait également partie des premiers producteurs à immortaliser la voix des deejays U-Roy ou Dennis Alcapone sur ses versions. En 1972, il produit S 90 Skank de Big Youth, allant jusqu’à transporter une véritable moto dans le studio pour les besoins de l’intro. La personnalité artistique de Keith Hudson est cependant difficilement réductible à ces quelques succès de producteur : bidouilleur et chanteur peu orthodoxe, il se caractérise, un peu comme Lee Perry, par ces textes profonds sous forme d’incantation et de chants discordants. Cette démarche, pour le moins conceptuelle et déroutante, le guidera jusqu’à sa mort: incompris de la majorité du public jamaïcain, son œuvre sera par contre une inspiration majeure pour la scène dub anglaise. Du point de vue du son proprement dit, ce "Nuh skin up" reste assez classique au regard de ce qui se faisait à l’époque. Les riddims de Soul Syndicate, utilisés sur l’album "From one extreme to another" sorti en 1979, sont néanmoins de grande qualité. Les arrangements dubs qui les mettent en valeur sont par contre caractéristiques du travail de Keith Hudson : bien chargés en basses, très aérés et mystiques, ils s’étendent sur certains titres pour atteindre presque 7 minutes. La voix envoûtante de Keith Hudson accompagne les différentes ambiances et donne la tonalité sur chaque intro. On passe des tranquilles Ire Ire, Keeping us together, Desiree (dont les accords d’intro ressemblent à s’y méprendre au Jammin de Bob Marley) ou Bad things (décliné en deux versions et utilisé pour le titre Sharing the night together de Delroy Wilson) aux morceaux plus sombres comme Troubles, No commitment ou Words, noyé sous les orgues et les effets modernes. Complétant parfaitement le triptyque débuté par la réédition des albums "Pick a dub" et "Brand", "Nuh skin up" achève de mettre à la disposition du plus grand nombre cette musique expérimentale et avant-gardiste, côté obscur de keith Hudson, surnommé à juste titre « the dark prince of reggae ».
    permalink

    Note :

    votre commentaire
  •  



    Quatre ans déjà qu’on attend le retour sur disque du collectif de Wellington. Il faut dire qu’après le succès du précédent « Based on a true story » en 2005, la bande avait enflammé les scènes du monde entier, donnant d’ailleurs lieu à la sortie d’un « Live at the Matterhorn ». Ici, DJ Fitchie à la production nous a concocté une musique entre soul synthétique, funk, reggae et dub planant avec un Joe Dukie au chant s’adaptant à tous les styles. On plonge dans cette musique au groove lancinant où la longueur des morceaux permet au combo néo-zélandais d’installer ses atmosphères. « Big BW » est un morceau hypnotique parfait pour la méditation. « Pull The Catch » est un pur moment de reggae, loin d’un reggae roots jamaïcain mais qui ravira les amateurs. D’autres morceaux évoluent au cours des minutes comme le séduisant « The Camel » avec la chanteuse britannique Alice Russell, plutôt jazzy-soul jusqu’à l’apparition surprise de cuivres « éthiopiens » pour le plus grand bonheur de nos oreilles. « The Nod » débute avec un sample d’harmonica pour un cross-over de blues et de soul avant l’intervention des cuivres plus funky pour finalement nous amener au cœur de la Nouvelle-Orleans. Passée la "fraicheur" apparente de cet album, il faut avouer que les néo-zélandais s'en sortent plutôt pas mal !
    permalink

    Note :

    votre commentaire



  • 1 Third World - Sonny Okosun 0
    2 Carry On - Sabanoh 75
    3 You Can Make It - Cloud "7"
    4 Still Searching - Bongos Ikwue & the Groovies 
    5 Leaking Heart - Sabanoh 75
    6 Destiny - Victor Uwaifo & his Titibitis
    7 Kokolioko - Miatta Fahnbulleh
    8 Fire In Soweto - Sonny Okosun

    Black Star Liner (a reference to Marcus Garvey's dream of a pan-African shipping line) is a unique collection of reggae music produced on the African continent, where this Jamaican musical style has become a powerful symbol of black liberation and pride. These vital performances, from Nigeria, Sierra Leone and Liberia run the gamut from convincing-sounding "Roots Rock" numbers to experiments in "Afro-reggae" fusion, and are performed in English, French, and a number of indigenous languages. The first collection ever of African reggae.
    permalink

    Note :

    votre commentaire
  • Note : +
    Origine du Groupe : Jamaïca
    Style : Reggae
    Sortie : 1979 
    Tracklist :
    Nobody Here But Me
    Blessed Are The Meek
    Slave Driver
    Jah Love
    Babylon Is Falling
    True Experience
    For Once In My Life
    Walk In Jah Light
    Jungle Fever
    Thanksgiving
    Biographie par Meex

    Lincoln Thompson, non affilié aux autres Thompson du Reggae, commence sa carrière dès le début des années 70 en enregistrant pour Studio One 3 cuts qui malheureusement n'atteindront pas les oreilles des mélomanes avertis de l'époque mais qui, néanmoins, attirent l'attention par la profondeur roots des textes. On retrouve un de ses morceaux sur la compilation Pirate's Choice (nom donné après qu'une compil' pirate tourna au Canada et fut officialisée par Coxsone sous ce nom ironique). En fait, la rencontre entre la musique et Lincoln remonte dans les années 60 quand il faisait partie des Tartans (Dance all Night). "Live it up to your name" et "True experience" (1er mix) sont 2 classiques de chez Coxsone qu'il quitte pour monter son propre label GOD SENT. Il s'octroye les services de Cedric Myton ( he Congos), Keith Peterkin et Jenifer Lera de chez Studio One, le tout sur le son de Royal Princes puis Royal Rasses. Sortent alors 2 tueries " Love the way it should be " et surtout " "Kingston 11" (sur la vie dans le ghetto) qui se vendent comme des petits pains en Jamaique et en Angleterre. Ceci leur vaut d'être repérés par le label BALLISTIC RECORDS qui optimisera à corps perdu sur le groupe. La promo du 1er album "HUMANITY" fut démesurée (financièrement), l'album contenant les 3 tubes de chez Coxsone auxquels s'ajoute le magistral " San Salvador ", hommage étonnant à ce pays qui sera tout de même l'une des tueries incontournables du sound Lloyd Coxsone (UK) en cette année 1979. Le groupe tourne toute l'année et en 1980 parait toujours chez Ballistic " EXPERIENCE". L'album est critiqué de toute part : le mélange reggae pop rock ne séduit pas les fervents adeptes qui le boudent. Il ne séduira d'ailleurs personne. Joe Jackson, chanteur rock réputé outre-manche s'associe a la production, et joue le piano du 3ème album "NATURAL WILD" qui non plus ne sera pas du goût des amateurs du 1er album. Ces deux erreurs vont contribuer a la faillite du label (les originaux Ballistic sont donc devenus rares et chers !) et Lincoln sur cet échec, retourne en Jamaique, nous sommes en 1981. Il reste inactif et indifférent aux évolutions de la musique jamaicaine des années 80, il tente un come-back avec des enregistrements loin de la qualité de "HUMANITY" et se retire peu à peu, n'enregistrant que sporadiquement en Jamaique et en Angleterre. Il s'éteint paisiblement en 1999. Il faut tout écouter, sélectionner et n'écouter que les morceaux préférés (qui peuvent être nombreux) pour apprécier pleinement ce chanteur à l'inspiration profonde et à la voix unique. Signalons que le label Orange Street (UK) a réédité en double CD les 3 premiers albums avec en bonus les CD dub qui étaient pressés sur label blanc à très peu d'exemplaires qui sont aujourd'hui des perles très rares. Seuls ces 3 albums sont intéressants et valent l'investissement même si le livret ne contient pas les paroles qui figuraient sur les vynils.
    permalink

    Although it's generally considered inferior to the more popular Humanity, Prince Lincoln's follow-up album Experience is every bit as good, in my opinion.  The welcome release of True Experience gathers together not only the Experience album, but its dub version, Harder-Na-Rass.  This set doesn't contain the more well-known hits like "Humanity," "San Salvador," and "Kingston 11" that are found on Humanity, but the material is just as solid, and there are more songs (not hard to do, since Humanity had only 7), which should please fans to no end.  Supported as usual by the Royal Rasses -- who at various times included singers like Cedric Myton of the Congos, Devon Russell, and Jennifer Lara, and backed by musicians like Leroy "Horsemouth" Wallace, Earl "Wire" Lindo, Ernest Ranglin, Headley Bennett, and Tommy McCook -- the sound of True Experience follows in the same vein as the vibrant, soulful, eclectic Humanity.  Despite the support of the Royal Rasses, the driving force here is still Prince Lincoln, who wrote, arranged, produced, and played guitar on this album (and oh, by the way, he sings too).  Despite some early minor hits, Prince Lincoln never received the level of success that he deserved, due likely in no small part to his image as a crossover artist.  While I understand that some reggae purists might be a bit put off by his inclusion of funk, R&B, rock, and folk elements -- and other listeners might not appreciate the upbeat, up-tempo, "happy" sound (accentuated by his high-pitched, vibrating vocals) -- but I find True Experience undeniably appealing.  A few tracks, like "Thanksgiving" and "True Experience," have a more a more standard, laid-back roots reggae rhythm, but most of this album is exuberant, propulsive, and toe-tapping, which may actually disguise the fact that the messages put forth are serious, spiritual, and socially conscious.  Listening to songs like "Walk in Jah Light," "Babylon Is Falling," and "Slave Driver," you might get caught up in the happy-go-lucky sound, but looking at the titles, it's evident that there's a message behind the music.
    permalink


    3 commentaires




  • REVIEW : MARTIN CAMPBELL  - TAKE A LOOK

    Martin Campbell est né en 1955, en Allemagne, où son père, officier anglais, était posté pour un temps. En 1957, alors que martin n'a que 2 ans, son père est muté en Jamaique, au Up Park Camp Barracks. Trés vite, il intègre une école militaire où il se découvre une veritable passion pour la musique et vers l'âge de 7 ans, on peut dire que Martin est un pianiste accompli. Dans la moitié des 60's, Martin et sa famille redéménagent et s'installent à Halfway Tree. C'est à cette même periode qu'il se voit offrir son premier lecteur / enregistreur à cassettes, lequel lui permettra de s'enregistrer lorsqu'il joue du piano.
    En 1968, une fois de plus, il quitte la Jamaique et gagne le sud de l'Angleterre. Mais, son amour pour la musique jamaicaine, grandissant chaque jour un peu plus, il acquiert dans un petit magasin specialisé, toutes les nouvelles sorties reggae. Lorsque l'on évoque avec lui ses influences, il cite toujours Horace Andy, Dennis Brown & Fred Locks, ainsi que la majorité des chanteurs de la fin des 70's / début 80's, avec une mention particulière pour l'album "General" de Dennis Brown.
    En 1979, Martin, se procure son premier enregistreur 4 pistes (Teac) qu'il utilise avec une table de mixage 8 pistes (Alice) et c'est ainsi que débute les premices du Channel One UK Sound.
    En 1982, de retour à Kingston, il va faire un tour dans le studio des frères Hoo Kim, le fameux Channel One et là il se prend une véritable claque. C'est décidé c'est ce son là qu'il veut reproduire ! Un peu plus tard, il rencontre Jo Jo Hoo Kim, sympathise avec lui, et lui permet d'utiliser le nom de Channel One UK. C'est le début de la carrière musicale de martin Campbell, qui devient producteur, arrangeur, musicien, chanteur,... Maintenant, Martin vit en Angleterre, est taxi, et enregistre et se produit ponctuellement. Son prochain opus, résulte de la rencontre avec le groupe de dub français : High Tone. Sortie prévue courant 2005 !

    Biographie par Steppin Warrior

    permalink

    Note :

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique