• http://reggaemani.files.wordpress.com/2010/04/junior_kelly_red_pond_album.jpg

    Note : +

    http://www.juniorkelly.net

    http://www.myspace.com/juniorkelly

    Origine du Groupe : Jamaica

    Style : Reggae Dancehall , Nu Roots

    Sortie : 2010

    Tracklist :

    1. Celebrate Life
    2. Nuthin’ Wrong With The World
    3. My African Child
    4. She’s Gone feat. Lukie D
    5. Murderer
    6. Waan Lef’ De Ghetto
    7. Stumbling Blocks
    8. How Better Ah Go Home
    9. Believe In Yourself
    10. Slackness
    11. Real Love
    12. Papa’s Song feat. Ras Shiloh
    13. Too Late feat. Queen Ifrica
    14. Treacherous Waters
    15. One Bright Day. Celebrate Life

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    Junior Kelly, artiste prolifique, nous faisait languir depuis 2005, année de sortie de son dernier album Tough Life (on n’oublie pas le Live in San Fransisco de 2006 et le Greatest Hits de 2008.) Nos souhaits ont donc été exaucés avec ce nouvel opus intitulé Red Pond. Backé par le Fire House Crew, qui accompagnait Sizzla  sur sa tournée européenne 2009, Junior s’est aussi entouré de Lukie D, Ras Shiloh et l’incontournable Queen Ifrica pour trois featuring alléchant. Nous étions donc en droit d’attendre du bon son. Le jamaïcain a bien pris le temps de murir cet album, et cela ce sent au moment de l’écoute. Il nous propose 15 titres aux influences diverses, tout en gardant une harmonie qui fera incontestablement de cet album une des références de l’année 2010.

    Dès le début, le ton est donné avec deux big tunes, « Celebrate Life » et « Nuthin’ Wrong With The World », qui s’inscrivent dans la lignée de ses meilleurs sons Nu Roots. L’album se déroule ensuite, enchainant parfaitement des titres dancehall comme « Murderer » et d’autres beaucoup plus roots comme « Stumbling Blocks ». Un bon tiers de l’album est consacré au thème de l’amour et c’est là que l’on retrouve le flow hip-hop de Lukie D sur « She’s Gone » et la belle Queen Ifrica sur « Too Late ». Continuant dans la même veine, Junior s’associe à Ras Shiloh pour la vibrante ballade « Papa’s Song », en hommage à son père et à sa famille. Presque aussi à l’aise que Sizzla sur les productions de George « Dusty » Miller, « Waan Lef’ The Ghetto » est un exemple du mélange entre ses influences roots pour les lyrics et dancehall pour la prod.

    Dans l’ensemble Red Pond est donc un bon album Nu Roots, qui sans atteindre la qualité de Love os Nice n'en reste pas moins homogène en termes de qualité des titres, et qui en fera vibrer plus d’un ! Junior Kelly est bel et bien là et il faut toujours compter avec lui.

    Par Clément Chauveau
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  • http://dreadinababylon.com/images/Michigan%20&%20Smiley%20-%201978%20-%20Rub%20a%20Dub%20Style.jpg

    Note : ++

    http://en.wikipedia.org/wiki/Michigan_&_Smiley

    Origine du Groupe : Jamaica

    Style : Reggae Dancehall

    Sortie : 1978

    Tracklist :

    01 - Rub A Dub Style
    02 - Nice Up The Dance
    03 - Thank You Jah
    04 - Compliment To Studio One
    05 - Time To Be Happy
    06 - Eye Of Danger

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    Quirks in the Jamaican copyright laws were instrumental in the vibrancy of the island's music scene, as a song itself could not be copyrighted and only a specific version had protection. The upshot was a continuous free for all over melodies, with up and coming producers relying on old melodies to make their reputations. This stream of versions turned into a flood as the '70s progressed, with Studio One having the "honor" of being particularly plundered. It wasn't until 1978 that label head Coxsone Dodd finally bowed to the inevitable and hit back by versioning his own back catalog. The following year, he set two young DJs loose across Alton Ellis' classic "I'm Just a Guy," and watched the resulting "Rub a Dub Style" dance its way to the top of the Jamaican chart. From that moment on, there was no looking back. The hit titled the pair's ensuing full-length, which unleashed the duo across another five Studio One gems, all six delivered up in their extended mix form. Dodd was keen to keep the sparkle of the originals, and thus the brass, keyboard, piano, and guitar riffs were usually left intact. He niced them up for the dancehalls by employing overdubbing syndrums and percussion, while Earl "Bagga" Walker and Freddie McGregor added new bass and drums, giving each of the pieces a more militant, roots-rockers sound. Engineer Scientist's work was equally crucial and created a new crisp sound that was about to take the island by storm. Married to the brightness of the original rhythms, it totally revolutionized the sound in the dancehalls. The DJs were also embarking into uncharted waters. Toasting was certainly not new, but the concept of two DJs toasting together, cheerily trading off lines, and gleefully addressing the crowds and each other, was new. The two were responsible for kicking off the fashion for duos, and all those who came after owe them respect. Beyond the chart topper and the almost as huge "Nice Up the Dance," the rest of the set is of equal caliber as the two delve into culture and thanking Jah and Studio One for their good fortune. Indeed, it was "Time to Be Happy," and this record was one of the major reasons why people back in the day were.

    by Jo-Ann Greene
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  • http://2.bp.blogspot.com/_Pw8dWSCzMRs/SsYENW68ntI/AAAAAAAAGoU/YoqR1__9U-0/s400/Omar+Perry+-+Can%27t+Stop+Us+.jpg

    Note :

    http://www.myspace.com/omarperrynodirectionhome

    Origine du Groupe : Jamaica , France

    Style : Reggae

    Sortie : 2009

    Tracklist :

    1. We wah
    2. Bless them
    3. Can’t stop us
    4. Woman I love you
    5. Beat down babylon
    6. Right right left
    7. 911
    8. Fighting for a cause
    9. Boom Town
    10. Bring me joy feat. Cleo
    11. Do you love me
    12. Save the earth
    13. Tide of the times feat. Tippa irie
    14. I’m rebel
    15. The ghostmakers
    16. Spiritually

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    Le fils de Lee « Scratch » Perry revient avec un second album toujours appuyé par une production française très soignée. A l’oeuvre cette fois, l’ensemble du Homegrown Band.
    C’est dire que la qualité musicale est au rendez-vous tout au long des 16 titres, grâce à l’apport de musiciens tels Guillaume « Stepper » Briard au sax ou Jérémie « Bim » Dessus à la guitare, pour les plus connus. On pouvait s’attendre à une tonalité générale new roots, cet album offre au contraire une bonne leçon de versatilité, autant chez Perry que chez ses producteurs : il grouille de références et empreinte à presque tous les styles de reggae… ce qui explique aussi ses déséquilibres.

    L’album s’ouvre ainsi avec We wah et ses arrangements riches très réussis, façon années 70. Emballé par le sautillant Bless them et surtout par Can’t stop us, avec son flow ravageur sur le riddim Youthman, choisi judicieusement pour titrer l’album, la chanson d’amour Woman I love you, bien servie par le mélodique Soprano riddim, passe toute seule.
    Cerise sur le gâteau, l’album contient plusieurs références aux productions de papa « Scratch » : Beat down Babylon, la reprise du hit de Junior Byles, avec son couplet mixé en « one drop », le riddim de Chase the devil, reproduit fidèlement pour un très bon Save the earth. Référence aussi à Studio One avec Tides of the time au riddim délicieusement rétro, parfait pour inviter le deejay anglais Tippa irie.
    Fighting for a cause au style plus hybride ou Boom town, bon mais sur un World a music riddim, déjà bien exploité, sont moins convaincants.

    Quant au dancehall, c’est un peu le talon d’Achille de l’album, défaut déjà pointé sur le premier opus. S'il faut saluer l'effort, force est de constater que Perry est moins bon dans ce domaine : le Right right left, au riddim inspiré pèle-mêle par The mission ou les productions Mc Gregor, manque d’originalité et le titre Bring me joy, avec la chanteuse Cleo, donne l’impression d’avoir fait rentrer un peu de hype au chausse-pied. C’est un peu mieux avec Do you love me, certes vocodé, mais dansant, et qui fait penser à un Night nurse boosté au hip-hop.
    Bonne surprise en revanche sur les tempos plus cool, comme le nyabinghi 911 et Spiritually, balade produite par le Tune In Crew qui clôt l’album, après une ultime référence, cette fois au dub, avec The ghostmakers.

    Quant aux textes, si nous n’en parlons pas c’est qu’ils sont fidèlement reproduits dans le livret, qui complète intelligemment le packaging soigné, spécialité de la maison Makasound.

    par Benoit Georges

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  • http://photos-f.ak.fbcdn.net/photos-ak-snc1/genericv2/70/67/01AwcAX6ttLPUAtaMBAAAACnfbnEk:.jpg

    Note : +

    http://www.myspace.com/davidhillyardrocksteady7

    Origine du Groupe : North America

    Style : Reggae , Instrumental , Jazz , Ska

    Sortie : 2009

    Tracklist :

    01 – Get back up!
    02 – Death ride
    03 – Change of plans
    04 – Ca’purange
    05 – Esta tarde
    06 – 7 years of plenty
    07 – RNA
    08 – Sunny
    09 – Greedy
    10 – Soul thing for Ray
    11 – Trouble sleep yanga wake am

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    Tenor and soprano saxophonist, David Hillyard is one of the innovators of the American ska scene. His group, the Rocksteady 7, mixes instrumental Jamaican roots rhythms and extended jazz improvisation. His new cd GET BACK UP! is a blinding tour de force of his Jamaican Jazz conception. David Hillyard has played with Hepcat and the Slackers. El saxofonista tenor y soprano David Hillyard es uno de los innovadores de la escena ska estadounidense. Su grupo, The Ropcksteady 7, mezcla ritmos instrumentales roots jamaicanos y extensivas improvisaciones de jazz. Su nuevo cd GET BACK UP! Es un deslumbrante tour de force a través de su concepción del Jazz Jamaicano. David Hillyard Ha tocado con Hepcat y Slackers.

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  • http://www.peterbroggs.com/images/never_forget_big.gif

    Note :

     

    http://www.peterbroggs.com

    http://www.myspace.com/roots17

    Origine du Groupe : Jamaica

    Style : Reggae Roots

    Sortie : 2001

    Tracklist :

    1. Vank Out (Vocal & Dub)
    2. African Sister (Extended)
    3. Jah Golden Throne (Extended)
    4. Don't Get Weary Rastaman
    5. Never Forget Jah
    6. Jah Jah Voice Is Calling
    7. International Farmer (Vocal -- Original Version)
    8. International Farmer (Dub Based On Later Vewsion)
    9. Rastafari Liveth (Extended)
    10. No Ism Pon De Riddim
    11. Give Thanks
    12. Rastaman Chant Nyahbingi

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    Le retour en grâce des yardies ne profite pas seulement aux mythes tels que Big Youth, U-Roy  ou Horace Andy. A leur suite, des artistes moins réputés reviennent sur le devant d'une scène qu'ils n'ont jamais quittée. Les amateurs de reggae ne sont jamais rassasiés de sensations, et rien ne semble devoir entraver les efforts entrepris par les labels soucieux de transmettre aux siècles futurs des œuvres menacées de disparition, et avec elles la mémoire de leurs auteurs. C'est donc avec une immense joie que nous avons accueilli l'anthologie consacrée à Peter Broggs par Motion Records.

    Il faut dire que le cas Peter Broggs nous interpelle depuis longtemps. L'homme n'eut pas une carrière très prolifique, ni très remarquée. Et pourtant, l'artiste est grand : une voix plaintive, un style de sufferer roots authentique, des textes simples empreints d'une grande sincérité. Le décalage entre son talent et sa notoriété s'explique sans doute par la modestie du personnage. Rasta consciencieux, Peter Broggs n'a jamais cherché à se faire de la pub. Les stratégies de crossover sont étrangères à ses préoccupations. Même lorsqu'il connut le succès en Jamaïque, il eut pour seul souci de s'occuper de sa famille, prier Jah et se comporter en bon rasta.

    Peter Broggs est né en 1954 dans un petit village de Jamaïque près de Negril. A 17 ans, comme beaucoup de jeunes Jamaïcains, il s'en va tenter sa chance à Kingston, travaillant à l'usine pour gagner sa vie. Evidemment, le jeune Peter ne tarde pas à nouer de mauvaises fréquentations, intégrant rapidement une communauté rasta. Il laisse pousser ses cheveux, fume de l'herbe plus souvent qu'à son tour, commence à prier Jah et joue de la musique avec ses nouveaux amis. Il est vrai que dans le Kingston des seventies, devenir rasta est la plus belle aventure dont puisse rêver un adolescent méditatif qui s'est ennuyé à la campagne pendant toute sa jeunesse.

    La vie étant faite d'épreuves qui vous poussent à faire des choix existentiels, voilà que Peter se fait virer de son boulot parce que sa coupe n'est pas réglementaire. A ce moment de sa vie, l'arbitrage est clair : soit il se coupe les dreads et devient un bon ouvrier, avec la possibilité de passer contremaître dans une dizaine d'années, soit il dit fuck you à Babylone et il se jette à corps perdu dans sa passion, la musique. Evidemment, Peter choisit la seconde voie, sans doute poussé en cela par une Amélie Poulain locale.

    Pour une poignée de dollars, Peter Broggs engage alors des musiciens pour enregistrer un disque. Et pas des moindres : les Roots Radics, l'un des plus talentueux backing bands de l'époque. Peter loue le studio Channel One, enregistre presto le titre Vank out, se débrouille pour auto-produire le 45t puis s'en va le vendre lui-même dans les rues de Kingston. Quelques mois plus tard, il réitère l'opération pour African Sister. La situation est difficile, Peter n'a plus d'argent, et il n'est pas très doué pour convaincre les gens d'acheter ses disques. Il survit tant bien que mal dans le ghetto avec ses amis rastas. De fait, il laisse tomber ses projets musicaux, découragé.

    Et puis un jour, en 75, il croise Bim Sherman, Monsieur Bim Sherman en personne, rendez-vous compte, et Bim lui adresse ses compliments pour Vank out, qu'il a eu l'occasion d'entendre : "T'as du talent, mon gars, t'as une super voix, t'as un super rythme, lâche pas l'affaire, continue à bosser, t'as un truc à accomplir", lui dit-il en substance. Alors Peter se sent tout ragaillardi, il se dit que Bim Sherman doit avoir raison, et puis il ne voudrait pas le décevoir, alors il repart à l'attaque, un peu comme les meufs de Popstars quand elles se font coacher sévère. Avec son copain Bim, Peter fait le tour des studios pour proposer ses services vocaux. Il s'incruste au Randy's, retourne au Channel One, tente sa chance au Tuff Gong, passe dire bonjour à King Tubby et tente sa chance au studio Treasure Isle. A chaque fois, il en profite pour placer ses 45t auto-produits. Parallèlement, il enchaîne les petits boulots pour vivre. Peu à peu, le buzz monte. Peter se lie d'amitié avec Gregory Isaacs, et on commence à lui proposer des plans d'enfer. Bingy Bunny, le bassiste des Roots Radics, lui propose de faire sa promo en Angleterre, à l'occasion d'une tournée où les Roots Radics doivent accompagner l'ami Gregory. Pour cela, il faut juste que Peter lui confie quelques enregistrements originaux pour faire saliver les producteurs. Rebelote : Peter loue le studio Channel One pour deux heures afin d'y enregistrer quelques morceaux. Pour que ça sonne parfaitement bien, il décide de confier à King Tubby l'enregistrement des voix et le mixage. Comme rien n'est jamais simple, le king n'a qu'une paire d'heures à leur accorder. C'est amplement suffisant pour Peter, dont le talent explose dans cette session à Waterhouse, endroit magique il est vrai, propice au dépassement de soi (cf. The crowning of Prince Jammy). Peter devait sortir trois morceaux à cette occasion. Finalement, subjugué par la voix de ce chanteur inconnu, King Tubby lui permettra d'en enregistrer dix, en lui filant des riddims gentiment sortis d'une boîte magique où il était écrit "A n'utiliser qu'avec les chanteurs vraiment talentueux et sympas". Cette collaboration aboutira à l'album Progressive Youth. Ainsi introduit, Peter collaborera avec Coxsone Dodd, puis avec Prince Far I (sur Jah Golden Throne notamment).

    Suit une anecdote amusante, derrière laquelle on reconnaît une nouvelle fois la marque de la Providence : à la fin des années 70, Doctor Dread, un animateur radio vivant aux Etats-Unis, croise Peter Broggs dans une rue de Kingston, Chancery Lane. Bon, en réalité, la Providence est un bien grand mot pour désigner le concours de circonstances qui amena les deux hommes à se rencontrer. En fait, Peter Broggs était en train de tenir le mur de la boutique de disques de Gregory Isaacs, African Museum. Doctor Dread, quant à lui, se rendait dans la dite boutique afin d'y saluer son ami Gregory et de collecter ses productions récentes pour les exporter aux Etats-Unis, par le biais de son show radio ("Night of the living dread") et d'un petit label tout neuf qui se contentait alors d'exporter les albums reggae ayant connu le succès en Jamaïque. La probabilité que Dr. Dread et Peter Broggs se rencontrent était donc élevée, et il était dit que cette rencontre se ferait grâce à Mister Isaacs, qu'il soit remercié pour ça aussi. Bref, Dr. Dread salue Peter et lui adresse ses félicitations pour ses talentueuses productions. Peter se marre et pense à une blague. Il ne lui semble pas possible que sa musique puisse être entendue en dehors de l'île. Doctor Dread insiste, dit à Peter qu'il diffuse régulièrement ses morceaux et, pour prouver sa bonne foi, se met à les chantonner. Peter est sur le cul ; Doctor Dread enchaîne en lui demandant s'il dispose de suffisamment de chansons en réserve pour sortir un album. Il vient de lancer un label de reggae, et aimerait que Peter Broggs enregistre pour lui le premier album original d'une série qu'il espère longue.

    Epilogue : le label en question s'appelle RAS Records ; il est devenu une des plus grandes maisons d'édition reggae, et continue de prospérer. La collaboration entre les deux hommes donnera l'album Rastafari Liveth en 1982, qui contient notamment le planant Jah jah voice is calling et l'alléchant International farmer. Suivront les albums Rise and Shine en 1985, Cease the war en 1987 et Reasoning en 1990. Très longtemps, Peter Broggs continua à vivre chichement, les modestes ventes de ses albums ne lui permettant pas de connaître le confort d'une rock star capricieuse. Il continua à vivre dans une petite baraque du ghetto de Kingston, sans électricité ni eau courante. Dr. Dread racontera par la suite comment Peter, venu à Washington pour faire la promo de son album, claqua ses économies en vingt minutes ! Peu à peu, heureusement, l'artiste parviendra à vivre correctement de son travail, et continuera à enregistrer, sur son propre label ou pour RAS Records. Ses productions n'égaleront pas ses travaux de jeunesse, notamment parce que son style de chanteur roots cadre mal avec la vague de ragga numérique qui transforme l'industrie du reggae dès le milieu des années 80.

    Il n'y a donc pas lieu de regretter que la compilation mise au point par Motion records se concentre sur la première partie de carrière de Peter Broggs (The early years 76-86). L'essentiel est là. Un concentré de reggae roots mélodique, où la douce voix de Peter Broggs se pose sur des arrangements impeccables, orchestrés par les Roots Radics, Sly & Robbie ou les Wailers. Ici et là, vous reconnaîtrez la basse de Familyman, la touche de Sly Dunbar et les arrangements de King Tubby aidé de l'un de ses disciples, Scientist. La compilation permet d'apprécier une écriture originale, dans laquelle Peter Broggs enrichit les thèmes classiques du rastafarisme d'une approche personnelle, faite d'humilité, d'humour et de générosité. Mention spéciale pour Vank out et African Sister, les deux premières chansons écrites par Peter Broggs, avant même qu'il n'embrasse réellement la carrière de chanteur. Ces deux superbes morceaux ne lui apportèrent pas, à l'époque, le succès qu'il méritait déjà, mais c'est à leur écoute que diverses bonnes fées eurent envie d'aider Peter Broggs. Sans ces deux morceaux, grumeleux et sticky à souhait, Peter serait sans doute retourné dans son village, et les amateurs de reggae n'auraient jamais eu la chance d'entendre cet artiste de grande classe.

    Par Kzino

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