• Rome - Flowers From Exile

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    Note : +

    http://romepage.eu

    http://www.myspace.com/romecm

    Origine du Groupe : Luxembourg

    Style : Folk , Alternative , Post Folk

    Sortie : 2009

    Tracklist :
       1. to a generation of destroyers
       2. the accidents of gesture
       3. odessa
       4. the secret sons of europe
       5. the hollow self
       6. a legacy of unrest
       7. to die among strangers
       8. a culture of fragments
       9. we who fell in love with the sea
      10. swords to rust - hearts to dust
      11. flowers from exile
      12. flight in formation

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    Rome avait besoin de s’évader de la tour d’ivoire Cold Meat Industries, qui faisait vraisemblablement repoussoir pour certaines personnes. Si je parle pour moi, je parle peut-être pour vous. La signature chez Trisol, véritable Vatican pour les fidèles de la religion gothique et dérivés, vient comme une remise à plat, qui permettra aux travaux précédents de Jérôme Reuter de toucher un auditoire plus vaste et plus conforme à leur nature. Flowers from Exile y sera pour beaucoup. Largement inspiré par les péripéties de ses aïeuls déracinés par les régimes franquiste et mussolinien, cet album installe avec une grande maîtrise, et une humilité sans défaut, de vastes panoramas en argentique bruni, creusés de cette nostalgie sans réponse qui malaxe et plie dans tous les sens une âme coupée depuis trop longtemps de son terreau natal. A force de coups de reins discrets, album après album, pour s’extirper de l’ombre dévorante du panthéon neo-folk, et notamment du diktat des percussions, Rome est parvenu à se défricher là une vraie petite corniche d’indépendance où nul ne viendra réclamer sa dime.

    Cela est passé par le travail des guitares, dont parviennent des chapelets d’accords et d’arpèges d’un raffinement et d’une puissance suggestive supérieurs. Loin des démonstrations de doigté mais à l’abri du catalogue du fonds commun, on y devine des rêves de rivages inaccessibles, des désespérances boursouflées comme les mamelles d’une nation à laquelle on a arraché ses enfants. Plusieurs parties trahissent avec bonheur l’intérêt de Jérôme pour les guitaristes espagnols classiques. Entre austérité et fluidité, entre tensions brûlantes et fenêtres de repos, Flowers from Exile suit le cours des rivières de la vieille Europe, où se jettent les petites tragédies collatérales engendrées par les grandes. Le cadre musical s’émancipe de lui-même dans le bourgeonnement des situations imaginées, des intrusions dans nos propres albums de souvenirs. On y croit, on s’y vautre avec passion !

    Cela est passé aussi par le travail du son. L’intégration du musicien et producteur professionnel Patrick Damiani en tant que second membre a été décisive. En tant qu’alchimiste de la console, il a aidé à définir le vernis qui amène aux compositions cet éclat de vitrail et ce pelage délicatement parcheminé qui les rend à la fois profondes et distantes ; un peu précieuses certes, mais sans hauteur indue. Il suffit d’écouter le superbe effacement des violons sur “We who fell in love with the sea”, la façon dont les samples de films et de documentaires agissent comme le cartilage naturel des différentes parties, pour prendre la mesure du dévouement et de la soif de cohérence qui a présidé aux arrangements.

    Et puis que serait Rome sans la voix aphrodisiaque de Jérôme, évoquant avec ses incantations de baryton angoissé un Dave Gahan sous perfusion de tisane au miel. Avec un parfait équilibre entre les hymnes, les morceaux plus transitoires et contemplatifs, et ceux faisant très honorablement office de générique d’entrée/fin, tout est réuni pour graver Flowers from Exile dans le marbre de 2009, et sans doute bien au-delà, tant il a tous les traits de l’œuvre fondatrice.

    Par Matt Moussiloose
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