• http://www.netweed.com/prohiphop/graf/lookdaggerssufferinstyle.jpg

    Note : ++

    http://www.upabove.com

    http://www.myspace.com/lookdaggers

    Origine du Groupe : North America

    Style : Rap Fusion , Hip Hop

    Sortie : 2008

    Tracklist :

    01. Introlude
    02. That Look
    03. Call U Later
    04. Before You Say No
    05. Youth Is Getting Restless (feat. Phileano)
    06. Valiant (feat. Existereo)
    07. Know Turning Back
    08. Beautiful Freak
    09. Shades Of Orange
    10. You're Not Talking To Me
    11. New Wave Spazout
    12. Falcon Gentle
    13. Final Toos
    14. Now A Word From Our Sponsor

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    Autant jouer cartes sur table d'entrée : jeter un œil à la foisonnante discographie de Alex Ocana est synonyme pour beaucoup du manque récurrent d'un petit quelque chose pour atteindre le palier supérieur. Le dernier geste est le plus compliqué à accomplir mais il est celui qui fait rentrer le travail d'ensemble dans l'excellence d'une tâche accomplie avec maîtrise. Pour 2Mex, c'est avant tout un léger raté chronique qui égratigne significativement chacun de ses albums à tel point qu'aucun ne puisse être, à ce jour, considéré comme un sans-faute de bout en bout. Aucun avant ce long jeu des Look Daggers. Douze pistes qui viennent sanctionner près d'un an d'attente entre la mise en bouche que constitua "The Patience EP" et la sortie à proprement parler de ce "Suffer In Style".

    Il faut dire que, dans l'intervalle, la curiosité des auditeurs avait été plus que stimulée. Les plus impatients étaient même agacés d'avoir à attendre si longtemps pour voir 2Mex et Isaiah Ikey Owens œuvrer dans les grandes lignes, sur la longue durée. Poussés, même, jusqu'à la frustration par un Up Above Records qui nageait alors en eaux troubles et promettait avant tout de priver l'album d'un écrin physique dans un premier temps. Un geste qui aurait pu s'avérer proprement scandaleux au regard de la qualité de l'ensemble. Dix ans que 2Mex s'essaie à de multiples formules : en duo, en collectif, en solo, pour des résultats allant du très bon au très anecdotique. Longtemps, il a été question de réfléchir à ce qu'il manquait à ce rappeur au talent véritablement indiscutable ; tant sur disque que sur scène.

    La force de "Suffer In Style", c'est d'abord d'apporter une réponse nette à ces interrogations : il manquait ce qui fait vraiment le personnage de 2Mex, une partie de ses premières amours d'adolescent qui ne se reflétaient que trop peu dans sa musique. Amateur averti de rock indé à la sauce 90's, grand fan de The Cure, Talking Heads et consorts, il paraissait inévitable que 2Mex essaie d'incorporer ces influences dans sa musique. Ici et là, un saupoudrage plus ou moins attentif ouvrait de nouveaux chemins pour le chicano, sans que ceux-ci ne s'affichent véritablement comme une alternative crédible et exploitable sur la durée.

    Mais lorsque 2Mex se trouve rejoint par un musicien de la qualité de Ikey Owens, la donne est d'emblée changée. A la baguette, le clavier de The Mars Volta. Il est l'artisan de cet album, celui qui a sûrement le mieux saisi ce qu'avait à dire 2Mex et le meilleur moyen pour le rappeur de le faire. En résulte un album qui pioche dans un espace musical que l'on rechigne à aborder. Ce mélange rock/rap qui a souvent fait la part belle aux déjections musicales sans grand intérêt et ne s'est jamais véritablement établi comme un genre dit "sérieux" auquel il conviendrait de prêter attention. Mais "Suffer In Style" offre un mélange proprement inédit où les riffs débridés, les puissantes nappes de synthés, la batterie et les percussions empruntent des passages où le flow de 2Mex peut s'engouffrer avec toute la vigueur qu'on lui connaît. Et ce sans l'apport d'aucun sampler ou séquenceur sur l'ensemble du travail du groupe. Une première dans la discographie de 2Mex.

    Preuve de cette évolution, les Look Daggers se sont empressés de reprendre quelques anciens morceaux d'Alex Ocana pour les insérer dans un environnement plus à même de s'adapter à l'ambition affichée. En témoigne le tout bonnement excellent 'Falcon Gentle', au rythme funky entraînant où la basse entretient ce duel permanent avec une bardée de notes au clavier. Au milieu de l'affrontement, 2Mex bouffe le micro et l'antipop pour délivrer un des moments forts de l'album ; le tout de finir dans un déballage instrumental de haut vol : "Tonight's my songs are what I'm sending you". Dans un genre tout à fait opposé, 2Mex confesse à tous son penchant pour les Californiens Eels via cette reprise étonnante et touchante de 'Beautiful Freak'. A mille lieux de l'ambiance globale de l'album, un espace de confession au milieu d'une tempête lyricale où 2Mex laisse vraiment parler sa voix intérieur et laisse sortir tout ce qu'on ne pouvait jusque là que soupçonner en lui.

    Alex Ocana l'avoue lui-même : la présence de ce groupe de musiciens lui a permis de s'ouvrir complètement et de se découvrir finalement très à l'aise aux côtés des instrumentistes. Ikey et 2Mex ont ainsi débauché une douzaine de proches pour participer aux divers enregistrements. Deux bassistes, quatre batteurs, cinq guitaristes et un percussionniste, rien que ça. Sans compter les multiples voix additionnelles pour venir doubler les refrains et autres "backs" vocaux et la présence d'un Existereo évidemment comme un poisson dans l'eau dans cet univers qui semblait aussi taillé pour son look de punk sur le retour et son flow explosif. A tel point qu'il vole presque la vedette au rappeur hôte et déchire 'Valiant' comme à chacune de ses apparitions. Les instruments deviennent alors tout petit, en fond de scène, pour laisser les deux protagonistes en découdre au micro.

    "Suffer In Style" est pourtant un assemblage ingénieux de passages instrumentaux accrocheurs et d'apparitions lyricales savamment dosées. Personne n'oublie combien 2Mex pouvait, par le passé, s'avérer parfois un peu trop prolifique en terme de rimes, transformant ses LP's en des objets exigeant parfois un certain effort pour en faire le tour d'une traite. Sous l'apparat des Look Daggers, 2Mex joue avec cette musique qui offre une latitude intéressante à ses délires vocaux et à cette énergie reconnaissable entre mille. Lorsque sa voix trafiquée passe du susurrement au hurlement débridé sur 'Know Turning Back', on comprend vite qu'on est ici en présence d'un rappeur à l'aise comme il ne l'a jamais été.

    A dire vrai, on ne peut trouver sur cet album un faux pas ou une sensation de trop plein qui viendrait ternir une fois encore le bilan. Les dispositions du collectif tout entier se présentaient aux prémices du projet comme un volcan endormi qui ne demandait qu'à exploser avec rage. Ikey Owens s'est avéré capable de mettre à profit son expérience et son talent pour imaginer cette musique et la modeler à l'image de ce groupe rassemblé le long de l'aventure. 'Shades Of Orange' en guise de symbole de l'évidente supériorité des Look Daggers sur (quasiment) tout ce qu'à produit 2Mex jusqu'ici. Tout y est : le flow et la voix caractéristique de 2Mex ; les délires d'une composition riche, entraînante et surprenante ; le savoir-faire des musiciens pour les exécuter avec maestria. Que dire de plus lorsque plus de huit minutes d'un morceau semblent passer comme un interlude, à la vitesse du son?

    Lorsqu'en mai 2007 la première moitié de l'album est enregistrée et nommée "The Patience EP", les quelques auditeurs curieux ont tôt fait de sentir le potentiel prometteur des Look Daggers, capables de proposer des pièces de la force d'un 'Before You Say No'. La souffrance que 2Mex véhicule dans ses textes, celle que l'intitulé de l'album invoque au côté d'une classe exigée, ressemble trait pour trait à celle qu'a générée l'attente de cet album : un mal plus proche d'un tourment jouissif une fois évacué que d'un espoir une nouvelle fois trompé.

    "Suffer In Style" est sans conteste ce qui est arrivé de mieux à 2Mex dans sa carrière. Outre le travail accompli au côté d'un musicien au talent intarissable, outre la nouveauté que suscite cet apport d'un groupe de musiciens pour composer chacune des pulsations éminemment funky de l'album, l'aventure Look Daggers a permis à 2Mex de se révéler sous un jour nouveau. A la manière d'un Busdriver et de son "RoadkillOvercoat", il a trouvé la formule qui lui correspondait le mieux. Peut-être avec plus de caractère, même, car "Suffer In Style" s'impose comme l'un des tout meilleurs LP's sortis du sérail de cet underground californien que l'on juge souvent incapable de générer des disques dignes de s'inscrire comme des étapes incontournables.

    Il y a presque une décennie, 2Mex posait les premiers jalons de son cheminement musical aux côtés de Mum's The Word sous l'alias The Mind Clouders. Le très bon "Fake It Until You Make It" était alors le premier véritable espace d'expression du rappeur chicano. En 2009, les Look Daggers ont révélé une nouvelle zone à reconnaître et avec laquelle il apparaît indispensable de se familiariser. Gageons que 2Mex n'en restera sûrement pas là dans sa collaboration avec un ensemble live.

    Si l'on ne peut aujourd'hui être certain que "Suffer In Style" aura un impact déterminant sur ce qui est amené à sortir des sous-sols californiens par la suite, on ne peut douter que l'album aura eu un impact majeur sur la carrière de 2Mex en transformant totalement ses aspirations musicales et ce sur quoi il est amené à travailler à l'avenir. Pour le plus grand plaisir de ceux qui attendaient ça depuis des années.

    Par Newton

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  • http://discosalt.com/blog/wp-content/uploads/2009/05/lyrics-born-everywhere-at-once.jpg

    Note :

    http://www.lyricsborn.com

    http://www.myspace.com/lyricsborn

    Origine du Groupe : North America

    Style : Hip Hop , Funk , Rap Fusion

    Sortie : 2008

    Tracklist :

    01. Intro Tag
    02. Don't Change
    03. Hott 2 Deff
    04. Differences feat. Joyo Velarde & B'Nai Rebelfront
    05. Cakewalk
    06. Shoe Hoes Anonymous (skit)
    07. I'm A Phreak
    08. I Like It, I Love it
    09. The World Is Calling
    10. Top Shelf
    11. Is It The Skin I'm In?
    12. Homeland Security (skit)
    13. Do U Buy It?
    14. Rules Were Meant To Be Broken (Remix)
    15. Whispers
    16. I Can't Decide (Everywhere At Once)
    Bonus Tracks:
    17. Re-Intro
    18. Let Me In, Let Me Out feat. Tommy Guerrero (Remix)

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    Avec le temps, la musique de Quannum est devenue moins intrigante que par le passé. Aux innovations et à la fougue du début, a succédé un adult rap bon enfant, un hip hop pour les vieux imprégné de funk et de rock rétro, fort certes d'un grand savoir-faire, d'une ouverture d'esprit rare, d'humour, d'intelligence, mais infiniment plus neutre et plus fade qu'un The Album de Latyrx ou qu'un Nia de Blackalicious. Et il s'en faut de peu pour que les sorties du collectif ne soient plus suivies avec la même assiduité qu'il y a huit ou dix ans. Mais n'allons pas refaire un procès qui a déjà eu lieu sur ces pages, il y a quelques années, à propos de "Later That Day". Non, voyons le bon côté des choses. Puisqu'une fois expurgé d'une bonne moitié de ses titres, cet album de funk rap tout plein de vrais instruments vaut encore bien le premier Gnarls Barkley venu.

    Parmi quelques titres d'un funk molasson tout juste bon pour l'aerobic ("Hott 2 Deff", "Cakewalk", "I'm a Phreak") et une poignée de skits humoristiques (ce "Shoe Hoe Anonymous" où le rappeur se met en scène dans un groupe de parole), après un exercice r'n'bisant convenu où Lyrics Born et Joyo Velarde, couple à la ville, discutent des différences irréductibles entre hommes et femmes ("Differences"), surgissent quelques plages nettement plus réjouissantes : cet "I Like It, I Love It" entraînant pour de bon, dans la droite lignée d'un "Lady Don't Tek no", ce "The World is Calling" qui sait user avec succès de choeurs féminins, ce "Do U Buy It" aux faux airs de B52's, cet "I Can't Decide" où le rap de Lyrics Born n'a jamais autant ressemblé à celui de Cee-Lo et ce remix tout en guitares de "Let Me In, Let Me Out". Tout un tas de titres groupés au coeur de l'album et qui donnent corps aux envies de fête de Lyrics Born.

    Alors maintenant vous savez quoi faire. Acheter l'album, l'expurger des titres en trop en le copiant sur votre lecteur MP3, et jouir de ce qui reste, toutes choses égales par ailleurs, comme du rap amplement supérieur au tout-venant.

    Par Sylvain Bertot

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  • http://adrianruhi.files.wordpress.com/2009/07/chali2na.jpg

    Note : +

    http://www.myspace.com/chali2na

    Origine du Groupe : North America

    Style : Rap Fusion , Ragga , Hip Hop , Rn'B

    Sortie : 2009

    Tracklist :
    1. Get Focused
    2. International f. Beenie Man
    3. So Crazy
    4. Lock Shit Down f. Talib Kweli
    5. Don’t Stop f. Anthony Hamilton
    6. Keep Going f. Choklate
    7. Comin’ Thru
    8. F.O.W.
    9. Love’s Gonna Getcha
    10. Righteous Way
    11. When Will I See You Again f. Elzhi
    12. Guns Up f. Damian Marley & Stephen Marley
    13. Graff Time
    14. Controlled Coincidence f. Kanetic Substance
    15. 4 Be Be f. Ming Xia

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    This is something that I have been waiting on for a loooong time!! Chali was always the prime reason that I enjoyed Jurassic 5 so much and he doesn't disappoint on his second release, this kid is amazing. The rhymes are real tight and so is the level of musicianship. The only reason that I didn't give this 5 stars is because of the cut with Beanie Man (who I can't stand) which was pretty tired (because of Beanie not Chali), and because on the cut with Stephen and Damien Marley...this cut would have been killa if Damien had toasted on it but him and Steve just sing all the way through which was kind of disappointing. Other than that this is a rock solid cd and a great alternative to the violence, sex, pimpin', dealin', druggin', and partying on most of the rap that is out right now. BUY THIS!!!!!...you won't be disappointed.

    By M. Hassan


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  • http://www.imageyenation.com/images/blog-gallery/fineprint-fineprint(mp3).jpg

    Note : +

    http://fineprintmusic.com

    http://www.myspace.com/fineprintmusic

    Origine du Groupe : Canada

    Style : Rap Fusion

    Sortie : 2007

    Tracklist :

    1. Repeat This
    2. What The
    3. Wicked
    4. Puerto Rico
    5. Peace by piece
    6. Tied Up
    7. Ashby
    8. For Reel
    9. Raw Deal
    10. Untitled

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    Gritty but fun-loving live band Rap from Canada has a name, and it's name is Fineprint! The Toronto-based trio, comprised of Astonish, San Miguel, and Stutter, get stupid-soulful on their debut self-titled album, with live instrumentation, dirty beats, lo-fi recording techniques and witty raps. "Repeat This" gives me a sort of Madvillian type of vibe, while hearkening back to the days of Biz Markie's most dusted joints, and the sweet Soul of Stax Records.

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  • http://2.bp.blogspot.com/_iY28eFWQM_Q/S4OWof_DtgI/AAAAAAAAAe0/DKZTy4h60ig/s320/Cypress+Hill+-+Rise+Up.jpg

    Note :

    http://www.cypresshill.com

    http://www.myspace.com/cypresshill

    Origine du Groupe : North America

    Style : Hip Hop , Rap Fusion

    Discography

    Sortie : 2010

    Tracklist :
    1. It Ain’t Nothin’ (feat. Young De) (Produced by B-Real)
    2. Light It Up (Produced by Pete Rock)
    3. Rise Up (feat. Tom Morello) (Produced by Tom Morello & B-Real)
    4. Get It Anyway (Produced by Jim Jonsin)
    5. Pass The Dutch (feat. Evidence & Alchemist) (Produced by DJ Muggs & DJ Khalil)
    6. Bang Bang (Produced by B-Real)
    7. K.U.S.H (Produced by Sick Jacken & B-Real)
    8. Get ‘Em Up (Produced by B-Real)
    9. Carry Me Away (feat. Mike Shinoda) (Produced by Mike Shinoda)
    10. Trouble Seeker (feat. Daron Malakian) (Produced by Daron Malakian)
    11. Day Destroys the Night (feat. Everlast) (Produced by DJ Muggs & DJ Khalil)
    12. I Unlimited (Produced by B-Real)
    13. Armed & Dangerous (Produced by Jake One & B-Real)
    14. Shut ‘Em Down (feat. Tom Morello) (Produced by Tom Morello & B-Real)
    15. Armada Latina (feat. Marc Anthony & Pitbull) (Produced by Jim Jonsin)

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    Si le régime soviétique avait survécu au début des années 1990, la pochette du nouvel album de Cypress Hill pourrait en être l’étendard. Sans déconner, la fraternité d’hommes de toutes origines ethniques qui tiennent à l’unisson un drapeau rouge en vue de s’élever vers un avenir meilleur, ça c’est du message de coco de la grande époque. Marie-Georges Buffet doit être verte de rage de ne pas y avoir pensé. Trêve de plaisanteries.

    Pour les quelques incultes ne sachant pas qui sont les Cypress Hill, une courte mais efficace présentation s’impose. Composé de B-Real, Sen Dog, Eric Bobo et du producteur DJ Muggs, le groupe aux origines sud-américaines sévit sur la scène Hip Hop américaine depuis plus d’une vingtaine d’années. Si leur musique – appréciée par un public assez large – est connue pour être hétéroclite, leur notoriété est également due à leur amour inconsidéré pour la weed, pour laquelle ils écrivirent des hymnes tels que Hits From The Bong ou Mary Jane. Six ans après leur réussi Till Death Do Us Part, voyons ce qu’il est advenu de leur évolution musicale dont l’album Rise Up est le fruit.

    Nos amis des plantes vertes – c’est à croire que la résine de cannabis coule à flot dans leurs veines de cyprès – livrent ici leur 8ème album le jour de la fête nationale des fumeurs d’herbe aux Etats-Unis, ça ne s’invente pas. Passé cette anecdote, comment ne pas se demander si  le titre de cet opus est une incitation non dissimulée à l’élévation du paysage musical actuel. S’il semble impossible de répondre à cette question, il est indéniable que cet album est l’héritier de la tradition musicale impulsée par le groupe chicano dès le début des 90’s.

    Initiateurs aux côtés des Beastie Boys et autres Public Enemy de la mode du Rap-Fusion – mélange de rap et de rock –, les Cypress Hill persistent et signent, voire mangent la feuille sur Rise Up. Le groupe latino n’a en effet pas fait dans la dentelle question casting en invitant Tom Morello - membre de Rage Against The Machine - et sa guitare saturée sur les titres survitaminés Rise Up et Shut’ Em Up. Un cran encore au dessus au niveau des décibels, le titre Trouble Seeker voit la participation de Daron Malakian du groupe de métal System Of A Down. Ce qui est drôle avec Cypress Hill, c’est leur capacité à passer de ce genre de sons crasseux à des mélodies rock sirupeuses comme celle de Carry Me Away, en duo avec Mike Shinoda de Linkin Park. Tout un programme.

    Pour les tracks de « Hip Hop pur », Cypress Hill ne déroge pas à la règle des albums précédents: ils invitent des potes, créent des sons assez brutaux sur lesquels ils parlent de violence et de drogue. Tant que le résultat est de qualité, on en redemande. Qu’on se le dise, Cypress Hill a toujours été adepte d’atmosphères sombres, probablement dues à leur passé de membres de gang. La rugosité des sons fait donc légion sur le titre Take my Pain – sur lequel vient poser Everlast -, ainsi que sur le single de l’opus It Ain’t Nothin’ en featuring avec Young De. S’il fallait décerner le prix du titre magnifiant le mieux la violence sur cet album, Armed and Dangerous – et ses boucles de violons endiablées – décrocherait facilement la timbale. C’est toujours dans une ambiance sombre mais moins abrupte qu’Evidence des Dilated People vient ressasser l’éternel sujet de prédilection du groupe  - la drogue – sur Pass The Dutch.

    Sur certaines productions, Cypress Hill innove en incorporant des sonorités soul. A noter à ce titre le travail très intéressant du cultissime producteur Pete Rock sur le titre Light It Up, introduit par une boucle soul samplée de Standing in The Shadows Of Love des Four Tops. K.U.S.H - produit par B-Real et dont l’ambiance rappelle les 70′s - se laisse également déguster sans modération.

    Enfin, on ne pouvait analyser le maelström musical que constitue cet album sans évoquer le titre final. Au départ, j’ai frôlé l’infarctus lorsque mon regard se posa sur le nom des invités venus épauler Cypress Hill sur Armada Latina. A ma droite, Marc Anthony, dandy portoricain connu davantage pour son mariage avec Jennifer Lopez que pour ses succès commerciaux. A ma gauche, le rappeur canidé Pitbull qui a pour habitude d’aboyer toutes sortes de cochonneries en espagnol pour que la compréhension du public soit limitée. Si ma peur fut grande à la vue de ces deux champions, mon étonnement fut d’autant plus fort lors de l’écoute du titre qui provoqua chez moi une joie non contenue. Les choeurs, les chaudes sonorités, la langue espagnole – Pitbull n’est définitivement pas un poète – firent entrer le soleil dans mon appartement assombri par la grisaille parisienne. Grâce à ce titre qui est selon moi le meilleur de l’album, Cypress Hill réussit à repousser toujours plus loin les limites du métissage sonore dans le Hip Hop américain.

    Avec Rise Up, Cypress Hill met fin de manière réussie à six ans d’absence sur le devant de la scène. L’hétérogénéité musicale proposée a indéniablement pour but de séduire un public toujours plus large. Si cet album ne peut être considéré comme un classique, il rappelle cependant à ceux qui en douteraient que les latinos les plus connus de L.A sont toujours présents pour faire bouger les têtes.

    par Byghosta]


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