• votre commentaire

  •  
    Un pas de plus, une avancée certaine, Liz Durrett revient le 9 Septembre dernier avec son frais et fringuant disque Outside Our Gates. L'effet à la première écoute est frappant. Les 11 titres sont de toute beauté, avec des cordes plus abondantes, violons et violoncelles, des cuivres, trombones et trompettes, une rythmique offensive. Le chant est assuré, profond, presque possédé. Une belle réussite que je conseille. C'est une collaboration avec le producteur et arrangeur Eric Bachmann du groupe Archers of Loaf qui donne un résultat extra. On y découvre aussi la participation à l'enregistrement d'amis artistes comme Brian Causey, les Olivia Tremor Control et biensûr le grand Vic Chesnut.
    permalink

    Note :

    votre commentaire

  •  
    Le rock indé et l’amour du folk le plus traditionnel, une disciple d’Isobel Campbell acoquinée à un prodige de l’électro, tous deux perdus dans la profonde campagne britannique et ses forêts légendaires, convoquant le roi Arthur dans leurs imaginaires et faisant danser des gigues paisibles et plutôt lentes sur des fonds de – discrètes mais essentielles – nappes et boucles synthétiques. Des rêveries passionnées ici concrétisées par Helena Costas aidée du (plus que) producteur Danger Mouse : association transatlantique, singulière et hétéroclite et débouchant sur une perle de disque, foisonnant d’idées, de détails et de subtilités, de finesse et de délicates attentions, calmes ou plus enlevées (“Under The Influence Of Jaffa Cakes” ou “Lucid” pop champêtre plus que remarquable). Une façon très réussie d’insuffler de la modernité (et quelque peu de vigueur) à un style parfois engoncé, de le travestir pop avec goût et de le rendre parfois presque méconnaissable mais toujours joliment paré (“The Bull Bites Back“).
    permalink



    Note :

    votre commentaire
  •    



    Tous les fans de Galaxie 500 se doutaient qu'après la mort il y a une vie, et ce grâce à Dean Wareham et ses excellents Luna. On sait avec certitude aujourd'hui que ce n'est pas une vie mais deux que peut générer une mort. Chose plus rare, on apprend qu'une section rythmique d'un groupe indépendant devenu culte peut se libérer totalement pour devenir un vrai groupe. Naomi Yang et Damon Krukowski après une longue période d'absence ou de quasi absence (l'épisode Pierre Etoile étant resté très discret) reviennent avec la ferme intention de prolonger la magie inhérente de leur ancienne formation. Mais prolonger ne signifie pas copier, et si "While My Guitar Gently Weeps" de George Harrison et "Araça Azul" de Caetano Veloso sacrifient au rite de la reprise, les similitudes sont presque inexistantes. Ici le duo a travaillé dur sur les mélodies, enveloppant chaque chanson d'un écrin de douceur et de pureté. La voix de Naomi est devenue plus pure, plus envoûtante et croise toujours avec bonheur celle de son compagnon, plus hésitante et fragile. L'apport d'autres instruments comme trompette, saxo ou piano vient colorer l'ensemble de nuances légères et vaporeuses. Les sucreries telles que "A Second Life" foisonnent et donnent l'envie d'ouvrir grand les fenêtres sur la campagne juste pour profiter d'une journée finissante de début d'automne, même si parfois un orage lointain (The Robot Speaks) se fait entendre. L'anticyclone veille sur ces deux-là, tant mieux.
    permalink



    Note :

    votre commentaire
  •  



    Assisté par la tête chercheuse d'étoiles du one-man band Beirut, (un pote d'enfance), c'est les bagages gorgées d'idées de retour d'une retraite hivernale et méditative aux confins de l'Alaska, que Brandon Bethancourt rentre à Albuquerque aux côtés de la féline Heather Trost (A Hawk & A Hacksaw) et entreprend d'agencer les lieux de cette future Dance Party. Le grand-nord américain dans la fournaise balkanique, des cèdres du Liban trempant dans le Rio Grande ? Attention mappemonde obligatoire ! Vite doublé d'un planisphère, le voyage en perspective s'extrapolant lentement mais surement hors la stratosphère avec comme seul véhicule une electronica à tiroirs tantôt synthétique, tantôt plus organique et toujours suggestive. Un drôle d'objet que cet album. Treize titres qui poussent à l'introspection. Et cet étrange phénomène, tout de même, que l'amitié. Proches de longue date (cette histoire de Balkans, un délire de jeunesse, qui sait ?), Brandon et Zach ont surement depuis un bail appris à partager. Chose qui transpire de cet album, même si le démarrage (The Homeless and The Hummingbirds) ou les aléas d'une lecture qui aurait décidé de commencer par la fin (l'extraordinaire Close your Eyes - We are Blind), faisaient craindre une vampirisation cuivrée et esthétique du projet, tant la patte de Condon y est prégnante. Heureusement pour tout le monde, les équilibres se remettent d'aplomb, chacun apportant ce qu'il, semble-t-il, maîtrise le plus, pour au final, un rendu des plus singuliers : une balade bucolique dans un recoin du monde - et d'un cerveau - magnifiquement onirique et spleenétique. Il ne fait alors aucun doute sur les sources d'inspiration du bonhomme. Les étendues à perte de vue et les matins calmes (Staring At the Sun et son crescendo clavier/voix), le climat (l'élégiaque Rain On Every Weekend et ses notes qui gouttent au piano ou les fields recording de Twenty Four Hours In Lake Of Ice donnent le frisson), l'amour blessé (l'hyper compressé Lovely Lovely Love et son vocoder étouffant comme les violons mélos, trop peut-être, de The Beautiful Burial Flowers We Will Never See), l'exil et la littérature (Don't Read Dostoyevsky et son piano à l'âme slave). Des thèmes qui énoncés comme ça laissent présager d'une bonne déprime bien plombée à l'arrivée, mais qui abordés comme le fait Alaska In Winter - ivresse mélodique, nonchalance exaltée des voix avec un ou deux petits bémols sur leur traitement, immanquablement trafiquées et sur des textes un peu "cul-cul" par endroit, dommage ! - restent bizarrement d'une énergie vivifiante. Mieux qu'une cure de Prozac, Dance Party In The Balkans vous laissera sur place, au milieu de la rue, sur un banc, dans un champ ou le métro, déposé comme une plume et si ce n'est serein, du moins conquis, les yeux fermés mais mouillés, à l'inverse de ceux écarquillés des badauds, qui en nage sous le caniar de mai auront bien du mal à s'expliquer pourquoi vous portez une chapka... blanche bien évidemment.
    Chroniqué par Yvan
    permalink


    Note :


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique