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    Le rock indé et l’amour du folk le plus traditionnel, une disciple d’Isobel Campbell acoquinée à un prodige de l’électro, tous deux perdus dans la profonde campagne britannique et ses forêts légendaires, convoquant le roi Arthur dans leurs imaginaires et faisant danser des gigues paisibles et plutôt lentes sur des fonds de – discrètes mais essentielles – nappes et boucles synthétiques. Des rêveries passionnées ici concrétisées par Helena Costas aidée du (plus que) producteur Danger Mouse : association transatlantique, singulière et hétéroclite et débouchant sur une perle de disque, foisonnant d’idées, de détails et de subtilités, de finesse et de délicates attentions, calmes ou plus enlevées (“Under The Influence Of Jaffa Cakes” ou “Lucid” pop champêtre plus que remarquable). Une façon très réussie d’insuffler de la modernité (et quelque peu de vigueur) à un style parfois engoncé, de le travestir pop avec goût et de le rendre parfois presque méconnaissable mais toujours joliment paré (“The Bull Bites Back“).
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    Tous les fans de Galaxie 500 se doutaient qu'après la mort il y a une vie, et ce grâce à Dean Wareham et ses excellents Luna. On sait avec certitude aujourd'hui que ce n'est pas une vie mais deux que peut générer une mort. Chose plus rare, on apprend qu'une section rythmique d'un groupe indépendant devenu culte peut se libérer totalement pour devenir un vrai groupe. Naomi Yang et Damon Krukowski après une longue période d'absence ou de quasi absence (l'épisode Pierre Etoile étant resté très discret) reviennent avec la ferme intention de prolonger la magie inhérente de leur ancienne formation. Mais prolonger ne signifie pas copier, et si "While My Guitar Gently Weeps" de George Harrison et "Araça Azul" de Caetano Veloso sacrifient au rite de la reprise, les similitudes sont presque inexistantes. Ici le duo a travaillé dur sur les mélodies, enveloppant chaque chanson d'un écrin de douceur et de pureté. La voix de Naomi est devenue plus pure, plus envoûtante et croise toujours avec bonheur celle de son compagnon, plus hésitante et fragile. L'apport d'autres instruments comme trompette, saxo ou piano vient colorer l'ensemble de nuances légères et vaporeuses. Les sucreries telles que "A Second Life" foisonnent et donnent l'envie d'ouvrir grand les fenêtres sur la campagne juste pour profiter d'une journée finissante de début d'automne, même si parfois un orage lointain (The Robot Speaks) se fait entendre. L'anticyclone veille sur ces deux-là, tant mieux.
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    Assisté par la tête chercheuse d'étoiles du one-man band Beirut, (un pote d'enfance), c'est les bagages gorgées d'idées de retour d'une retraite hivernale et méditative aux confins de l'Alaska, que Brandon Bethancourt rentre à Albuquerque aux côtés de la féline Heather Trost (A Hawk & A Hacksaw) et entreprend d'agencer les lieux de cette future Dance Party. Le grand-nord américain dans la fournaise balkanique, des cèdres du Liban trempant dans le Rio Grande ? Attention mappemonde obligatoire ! Vite doublé d'un planisphère, le voyage en perspective s'extrapolant lentement mais surement hors la stratosphère avec comme seul véhicule une electronica à tiroirs tantôt synthétique, tantôt plus organique et toujours suggestive. Un drôle d'objet que cet album. Treize titres qui poussent à l'introspection. Et cet étrange phénomène, tout de même, que l'amitié. Proches de longue date (cette histoire de Balkans, un délire de jeunesse, qui sait ?), Brandon et Zach ont surement depuis un bail appris à partager. Chose qui transpire de cet album, même si le démarrage (The Homeless and The Hummingbirds) ou les aléas d'une lecture qui aurait décidé de commencer par la fin (l'extraordinaire Close your Eyes - We are Blind), faisaient craindre une vampirisation cuivrée et esthétique du projet, tant la patte de Condon y est prégnante. Heureusement pour tout le monde, les équilibres se remettent d'aplomb, chacun apportant ce qu'il, semble-t-il, maîtrise le plus, pour au final, un rendu des plus singuliers : une balade bucolique dans un recoin du monde - et d'un cerveau - magnifiquement onirique et spleenétique. Il ne fait alors aucun doute sur les sources d'inspiration du bonhomme. Les étendues à perte de vue et les matins calmes (Staring At the Sun et son crescendo clavier/voix), le climat (l'élégiaque Rain On Every Weekend et ses notes qui gouttent au piano ou les fields recording de Twenty Four Hours In Lake Of Ice donnent le frisson), l'amour blessé (l'hyper compressé Lovely Lovely Love et son vocoder étouffant comme les violons mélos, trop peut-être, de The Beautiful Burial Flowers We Will Never See), l'exil et la littérature (Don't Read Dostoyevsky et son piano à l'âme slave). Des thèmes qui énoncés comme ça laissent présager d'une bonne déprime bien plombée à l'arrivée, mais qui abordés comme le fait Alaska In Winter - ivresse mélodique, nonchalance exaltée des voix avec un ou deux petits bémols sur leur traitement, immanquablement trafiquées et sur des textes un peu "cul-cul" par endroit, dommage ! - restent bizarrement d'une énergie vivifiante. Mieux qu'une cure de Prozac, Dance Party In The Balkans vous laissera sur place, au milieu de la rue, sur un banc, dans un champ ou le métro, déposé comme une plume et si ce n'est serein, du moins conquis, les yeux fermés mais mouillés, à l'inverse de ceux écarquillés des badauds, qui en nage sous le caniar de mai auront bien du mal à s'expliquer pourquoi vous portez une chapka... blanche bien évidemment.
    Chroniqué par Yvan
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    Crepusuclo (cray-poo-skoo-low)means twilight in Spanish. It’s the time between night and day when all turns to glow and birds fly around the bell towers. It is the beginning and the end. It is full of the small beauties of watching the world and the spirit of a little boy, and life as it keeps going through heart ache and great love.

    This third album of Petracovich was recorded in Portland with John Askew, Jessica pregnant with her first child. Wooden floors and windows, an old piano full of songs of great songwriters past, banjos, bells, drums and harmonium, we worked to record these songs honestly, simply, with bare heart and open voice. A lot of hummus was eaten, and tortillas and kefir, that baby was a-growin.

    Max Diez of Audio Outsend came up to play the drums, and Tad Wagner, producer of the past two Petracovich albums, added guitars from Santa Barbara, with his usual great ideas and energetic creativity. The process was wonderfully open as we melded tracks from Jessica’s home studio, and Secret Society (Portland) into the mix. Cory Gray played shiny horns, playful and dark at different times.

    We decided to wait to release the album till after the birth. When beautiful Otto made his entrance into the world, it was clear that something was wrong. An accident with the cord in the womb caused injuries that allowed him only 8 days on the earth. Days of silent tears, sweet holding, and so much singing and tenderness and love, of comforting and guiding his passage.

    Otto’s birth and passing changed everything about the album. Many songs seemed to be written for this event, even though most were written before his conception. “You are This Perfect” is a love song to a baby who was not yet in existence, yet it seemed to be a gift that floated down, almost in one piece, to a mama-to-be for his coming. We sang it to him over and over when we has here.

    This album is his, his spirit is woven through it, and we are grateful for the recording of this part of his life. Grateful for music to get us through.

    Based out of San Francisco, Petracovich is Jessica Peters with an old-world version of her family name. Her great-grandfather came to the US from Russia at the turn of the century, and one of the only things Peters knows of Abraham Petracovich is that he loved to listen to the New York Opera from the radio in the living room. Out of respect for the music, he would always wear his best suit.

    Many years later, his 9 year old great-granddaughter would be at the piano, practicing Chopin and Debussy, which evolved into writing unrequited-love songs in highschool, and spending her 20’s in long, blissful hours on a living-room floor, creating sounds and beats, twisting knobs, tinkering and writing.

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    Depuis qu'il a quitté son dirigeable, Robert Plant fait preuve d'une curiosité inlassable : pistes sahariennes, bords du Gange, bayous louisianais, tout l'intéresse. Le voici aujourd’hui aux Appalaches en compagnie de la petite fiancée du bluegrass, la violoniste Alison Krauss, à la voix fragile et touchante. L'idée de cet album est née lors de leur rencontre à l'occasion d'un hommage à Leadbelly. Aux manettes, T Bone Burnett, qui avait déjà travaillé avec Alison pour la B.O. du cultissime O' Brother, Where Art Thou?. Au menu et avec l'aide de Marc Ribot ou de Mike Seeger, des chansons aux tonalités mélancoliques des Everly Brothers, de Tom Waits, de Townes Van Zandt et une relecture du "Please read the Letter", créée autrefois avec Jimmy Page. Élégant et magistral.
    Jean-Pierre Bruneau
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    Music

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