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    Beginning to see the light Un grain moins râpeux, un son plus classique: Alela Diane laisse entrer la lumière dans ses ballades pour une country au magnétisme étrange. Automne 2007: avec The Pirate's Gospel, son premier album, une jeune Américaine s'imposait soudain comme l'une des découvertes les plus fascinantes depuis les premiers Cat Power. Mieux, on osait invoquer le fantôme de Karen Dalton, le fantasme d'une "hillbilly Holiday", la voix soul, l'instrumentation folk. Couronnée près d'une année après la sortie de ces chansons, Alela Diane a séduit l'Europe, jusqu'à se retrouver embarquée dans le bancal Headless Heroes, projet de reprises éparses où sa voix sauvait des ambiances lorgnant trop souvent vers la pop-folk-mélasse des Cranberries. On pouvait craindre que les choses ne soient plus jamais pareilles. Trois ans plus tard, To Be Still fait mentir ces craintes... et les confirme à la fois. Alela Diane a su s'extirper des facilités qui lui tendaient les bras. Mais ces onze nouvelles chansons ne ressemblent pas à celles ouies sur The Pirate's Gospel. Pourtant, les sonorités sont familières dès les premières mesures. Et le restent tout le long du disque. C'est que l'Américaine de 25 ans chante et joue comme on a pu la découvrir sur scène ces derniers mois: à la magie mystique des premiers sillons succèdent une country plus classique, conservant toutefois ce magnétisme étrange qui fait sa force. Violon, scie, banjo et percussions légères rhabillent des ballades portées par une guitare apaisée et une voix à l'équilibre roi, poignante sans forcer, enchanteresse sans cliché. L'écriture a gagné en clarté, à l'image de la luminosité qui semble baigner To Be Still. Heureuse, Alela Diane laisse respirer son univers qui en resplendit mieux. L'épure est moins rugueuse que par le passé, mais les arrangements ne tombent jamais dans les effets de cartes postales. Pour peu on voudrait comparer ce second essai aux récentes nouvelles de Bonnie 'Prince' Billy, revenu de la mélancolie crasse de I See A Darkness pour lui préférer une country apaisée, plus libérée de ses codes qu'il n'y paraît. Les chansons se délitent avec un naturel confondant, aucune ne faisant de l'ombre à l'autre, trop soucieuses de préserver la quiétude passagère qui naît ici. Si The Pirate's Gospel révélait une voix, To Be Still dévoile une musicienne. Fidèle à l'incarnation scénique entrevue - le DVD accompagnant l'édition limitée de ce nouvel album est là pour la rappeler - Alela Diane traverse cet album sans gêne, préférant sa vérité aux fantasmes de diva d'ailleurs qu'on lui avait trop tôt collé. On pourra regretter le grain si marqué des débuts, la magie mystique qui en émanait et son charme terreux, mais il faut si faire: Alela Diane a refusé la redite. L'empreinte étrange aperçue un jour révèle aujourd'hui la frêle silhouette qui l'a laissée. Et qui compte bien grandir à sa guise. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les orfèvreries légères de To Be Still prouve que cette musicienne-là possède toutes les qualités pour rejoindre la famille des grands songwriters de l'Ouest américain d'aujourd'hui.
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    Adam Green est une tête à claques. Doué comme pas un pour composer des titres primesautiers, délicieusement pop et bizarroïdes, il mène depuis l'éclatement des excellents et foutraques Moldy Peaches, une carrière solo qui n'est pas sans rappeler les errances joyeuses d'un Stephen Malkmus en permission de sortie (pour fermeture définitive) de ses Pavement. Il faut le voir sur scène pour avoir une idée juste du personnage : Adam Green n'a pas besoin de grand-chose pour poser une mélodie, quelques vers pervers et souvent à double sens, un ou deux accords et il vous tient un embryon de tube qui, assemblé à un autre embryon de tube, vous donne un embryon de chef d'œuvre, qui, par légèreté ou négligence, échappe à l'admiration qu'il mériterait certainement. Comme un Herman Düne qui aurait réussi, il semble toujours perdre en gagnant en sophistication et en travaillant, la proximité qu'il sait nouer avec son auditeur lorsqu'il joue au gré de ses inspirations.
     

    C'est un homme qui s'amuse d'un rien et cela se sent à plein nez sur ce Sixes and Sevens particulièrement badin, rétro et mainstream. Adam Green y joue, pendant vingt titres (20 titres oui), au crooner américain. Il s'amuse ainsi successivement au jeune Scott Walker (l'inaugural "Festival Song"), à Robert "Calypso" Mitchum (l'exotique "Tropical Island"), au bluesman archétypal du Mississipi (le fatigant "Cannot Get Sicker"), au spoken John Cooper Clarke sous amphét' ("That sounds like a Pony"), au cabot de cabaret (le crémeux "Morning After Midnight)" ou au Neil Hannon "cheap" ("Broadcast Beach"). Green s'est payé une production luxueuse avec des chœurs, un piano, des cordes qui donnent un caractère étrangement suranné à sa musique (des années 2060 tout de même) dont la modernité n'apparaît finalement que dans des textes soignés et comme toujours satiriques et à tiroir. Du coup, Sixes and Sevens, bien que constitué en grande majorité d'excellentes chansons, percutantes et plutôt resserrées (on est souvent à la limite des deux minutes), a un côté agaçant et anachronique qui le tire vers l'anodin et l'horripilant. Cette impression (pourquoi écouter ce genre de musique aujourd'hui ?) ne doit pas masquer la beauté de certains titres plus épurés où Green, dans son plus bel appareil (guitare, voix), fait ce qu'il fait le mieux. "It's A fine" est un modèle du genre "love you're turning all my pages. Love you're wearing my robes. Whose the monkey in my bed ?" chante-t-il quelque part entre Nick Drake Flowers Pop et Elvis Duteil. "Homelife" est tout aussi drôle et intéressant. "Homelife is so enerving...I wish i was dead when i came to...she takes me home...I walk alone...I wish I was dead..." "Be My Man" ressemble à du Neil Young parodique et en appelle à Tom et Jerry au xylophone. "Grandma Shirley and Papa" dépasse les bornes du revival avant que Green ne rejoue plutôt bien à Nat King Cole, modèle en creux de l'exercice, sur le classieux "Bed of Prayer", ou l'impeccable "Rich Kids" ("I used to be friends with rich kids. But all that they talked about was me. Cause i was searching for a date on the corner like a fog horn shouting in the breeze.")

     

    Sixes and Sevens laisse au final une impression mitigée. Avec ses faux airs d'album presque réussi, il n'est pas certain qu'il échappe avec le temps au syndrome "Jay Jay Johanson". Il est probable qu'on l'écoute pas mal au début pour de mauvaises raisons et qu'on ne puisse plus le souffrir au bout d'un an ou deux. A moins que cela ne soit exactement l'inverse et qu'on l'écoute peu avant d'y revenir le sourire aux lèvres. On vous aura prévenu, dans un cas comme dans l'autre, Adam Green est la tête à claques la plus douée du circuit indépendant. Et il n'a pas encore 30 ans....
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  • http://www.katiemelua.com/
    Katie-Melua.jpg Ketevan « Katie » Melua  née  en Géorgie ,  vie d'orénavant en Angletterre .
    Elle produit une musique Pop Folk Jazz aux influences de musique traditionnelle Indienne de très haute qualité .
    Guitariste , chanteuse au timbre de voix suave et reconnaissable parmis tant d'autre K. Melua chante tout un répertoire de musique aux émotions diverses et variées .
    Ce que met encore une fois , en avant son dernier album "Pictures" , qui passe au tamis de nombreux style musicaux .


    Discographie :
    -
    Pictures (2007)
    - Piece by Piece (2005)
    - Call Off The Search (2003)

    Album : Katie Melua - Pictures



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