C'est ainsi que le crooning de Dick Rivers clôture cet album et la vérité - les amis - c'est que... Dick Rivers ? Comment ça Dick Rivers ? Le chanteur de variété qu'écoutaient nos grands parents ?
Trip-hop.net serait-il en train de partir en vrille ? Eh bien... NON ! Petit retour en arrière... Les larmes sont de retour, les amis... des larmes de joie ! 2003 avait vu éclore un papillon bleu
tout de folk et de mélancolie : Laughter through tears cette petite merveille d'équilibre qui nous avait souri avec tellement de bonheur. 4 années avaient été ensuite nécessaires pour les voir
resurgir sous la forme d'un sympathique astronaute (2007) : un petit Gagarine qui ne payait pas de mine - plutôt mal estimé d'ailleurs - en forme de jolie petite transition en fait... Ainsi, cette
année, Oï va voï redébarque et nous invite à un voyage à travers le monde mêlant la mélancolie des papillons à la joie des cosmonautes. On redescend ici sur Terre, parmi les hommes. Il est toujours
question de folklore klezmer & de fanfare balkanique entre pop et tradition. Nulle révolution ici, juste de la bonne musique. C'est toujours aussi riche, aussi dense, aussi bariolé. Une source
de plaisir pour l'esprit. L'album autoproduit a été enregistré dans une synagogue, signe que les temps changent et que certains artistes se désengagent des majors sans pour autant perdre en qualité
: bien au contraire ! Tantôt festif (Travelling the face of the globe ou Stitches and runs et leur balkan spirit) tantôt orientaliste (Magic carpet) ou tout simplement pop (I know what you are) le
voyage promis est bien là ! Les amoureux des papillons retrouveront les accents guitaristiques de Laughter through tears et de Digital folklore qui ne manqueront pas de vous voir pousser ce petit
soupir de contentement : Ah Foggy days ! On y retrouve aussi la voix très pop d'Agi Szaloki (Dissident - Oï-va-voï 2007) qui cette fois nous pousse dans le brasier d'un shtettel au fil d'une
déclamation toute de tristesse et d'émotion (S'brent). C'est beau, très beau... L'album recèle aussi son petit caillou multifacette et précieux qui pourrait à lui seul résumer l'oeuvre des
britanniques : Every time. Je parle ici de la version album pas de la version radio bien mignonne mais bien trop édulcorée car dépouillée de toute sa profondeur originelle. Every time - version
album - c'est 5:35 de bonheur : tout y est ! Une voix masculine un rien sucrée bien ancrée dans les standards pops de ces dernières années à laquelle répond une voix traditionnelle douloureuse et
vibrante, sur fond de guitare et de percutions ; une rupture klezmer à la clarinette fondue sur du piano suivie d'une douce explosion... une voix féminine avec laquelle la première voix finit par
s'enchevêtrer... Que du bonheur ! Mais la surprise de l'album n'est pas là. Elle nous vient de France ! Oui m'sieurs dames... de France ! Car pour cet album, Oï va voï a choisi pour clore l'album
de rendre un hommage à Zola en invitant un conteur français... un certain Dick Rivers (oui, pour une surprise !) qui joue les french-narrateurs sur un texte de Zola (l'affaire Dreyfus) puis les
english-singer... C'est ainsi que le crooning de Dick Rivers clôture cet album et la vérité - les amis - c'est que... c'était un beau voyage !
Erwan
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