• Muse - The Resistance

     



    Voilà le retour d'un groupe qui ne cesse depuis quelques années de diviser l'opinion publique. Qu'on aime Muse ou pas, la sortie d'un nouvel album est toujours attendue: pour les fans d'un côté, car 'on' (je m'inclue dedans car il s'agit de mon groupe préféré) se demande toujours ce que le groupe pourrait faire de plus/de mieux, et de l'autre côté, pour les détraqueurs du groupe qui depuis quelques années s'en donnent à cœur joie. Il est vrai que le Muse des débuts, c'est-à-dire, énervé avec des riffs de guitare à vous démolir sur place, a fait doucement place à une colère plus contrôlée et à des mélodies plus douces mêlées d'éléments classiques de plus en plus présents. Sans oublier le côté mainstream, voir pop qui est apparu depuis Absolution avec 'Time is Running Out' par exemple. Et pourtant, le fait que je sois fan du groupe ne m'aveugle pas forcément; Absolution reste pour moi un exemple de la métaphore d'un verre à demi vide ou à demi plein alors que Black Holes and Revelation est un bon album mais qui souffre d'une surproduction et qui au final, manque peut-être de réelle cohésion par rapport au reste de la discographie du groupe. Il a fallut donc 3 ans pour que le trio britannique revienne au devant de la scène avec un nouvel album. Avant et pendant l'enregistrement de cet album, les rumeurs les plus farfelues ont circulé: collaboration avec Timbaland, album complètement classique et symphonique, ou encore, un contenu des plus lourd et des plus doux que le groupe ait jamais composé...bref, tout et n'importe quoi. Ce n'est qu'avec le premier extrait de l'album, 'United States of Eurasia' que les choses ont commencé à se préciser. Ce premier extrait a été très décevant pour moi car chaque note, mélodie et construction de la chanson transpirait du Queen. Ce dernier est mon deuxième groupe favoris, et j'ai toujours aimé le lien indirect mais bien présent qui existait entre les deux groupes. En effet, depuis Origin of Symmetry, le groupe de Matthew Bellamy s'est souvent vu appelé 'les nouveaux Queen', un fait qui était certes, indéniable, mais pas forcément explicite. C'est pourquoi 'United States of Eurasia' ne m'a paru être qu'une simple émulation de la bande à Freddie. Ma déception ne s'est pas forcément améliorée avec le premier single de l'album, 'Uprising', qui de son côté sonnait plus comme du Depeche Mode. En gros, avec ces deux extraits, certes assez différents, Muse semblaient avoir disparu. Et pourtant, en réécoutant plusieurs fois ces deux chansons, la sauce a prit. 'United States of Eurasia' parait être une copie de Queen, mais quel groupe à l'heure d'aujourd'hui pourrait se permettre de faire celà sans paraître ridicule? Il en est de même pour 'Uprising' et ses percutions à la Marilyn Manson (Rock is Dead) et son synthé à la Depeche Mode. Voilà des influences puissantes mais Muse se montrent à la hauteur en arrivant à faire ressortir leur touche personnelle. En ce qui concerne l'album, le fait qu'il frôle avec la notion de 'concept album' ('1984' d'Orwell) a sans doute permis au groupe de créer un ensemble cohérent avec des chansons qui s'emboîtent parfaitement malgré leur différence de style. C'est quelque chose que le groupe avait déjà fait sur Black Holes and Revelation, avec une palette de style différents, mais là où ça donnait plus l'impression d'être une compile de chansons, ils arrivent à cimenter le tout sur The Resistance. Aussi, les styles sont toujours aussi variés mais le tout est très travaillé sans forcément laisser un arrière-goût d'écœurement. En effet, la production est très bonne et très soignée (d'ailleurs le groupe s'en est chargé personnellement sans faire appel à un producteur) mais le tout ne sonne pas 'lisse'. A vrai dire, c'est un album qui fait beaucoup penser à Origin of Symmetry, notamment pour son côté cru et ses riffs de guitares beaucoup plus brutes et moins 'carrés' que sur BH&R ('Unnatural Selection', 'Mk Ultra'). D'un autre côté, il y a également beaucoup d'éléments d'Absolution, au niveau de la profondeur des émotions et des éléments symphoniques et classiques. Et pourtant, cet album théâtral et progressif est très différent de son prédécesseur et de tout ce qu'ils ont fait en général...et ça, c'est sans aucun doute une marque de talent et d'inventivité. De plus, The Resistance est également l'album qui voit enfin se réaliser un des plus grands désirs et fantasmes de Matthew Bellamy: une symphonie. Selon ses dires, il y travaille depuis des années, sans vraiment avoir réussi à la placer dans un des albums précédents. Le temps était donc venu de le faire et cela prouve que le groupe fait enfin ce qui lui plaît et nous offre un album grandiose qui se termine en apothéose avec la très réussie Exogenesis, un titre de 12 min qui résume à lui-même la carrière de Muse. Muse n'ont jamais été plus excentrique qu'aujourd'hui et ça, ça n'apaisera certainement pas ceux qui les détestent ou ceux qui préféraient leur musique du début. C'est bien dommage car le groupe pourra toujours revenir vers quelque chose de plus simple et de plus percutant au niveau des riffs de guitare mais en attendant, le groupe explore les styles et nous offre une galette très variée, et qui se trouve être un mélange quasi parfait de pop, de heavy rock et de symphonique, saupoudré d'une pincée d'art dramatique. Aucun groupe ne fait ce genre de musique à l'heure d'aujourd'hui et celle de Muse est inclassable, parfois prétentieuse mais elle ne vous laissera certainement pas de marbre, que ce soit positivement ou négativement. La seule chose qu'on pourrait vraiment reprocher au groupe est de peut-être vouloir en faire de trop, et dans ce cas-ci le groupe s'éparpille un peu dans tous les sens. Néanmoins, la symphonie procure un son unique à cet album qui reste quand-même incontournable.
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