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"Soukha", un nom d'origine boudhiste évoquant sérénité et bien-être, Soukha, un disque psycho-actif oeuvre d'un auteur-compositeur français exilé à Barcelone, paru sur un label breton, en l'occurence Last Exit Records (Robin Foster, Sheer-K) et présentement chroniqué. Trip-hop cinégénique, post-classique raffiné, abstract hip-hop poétique, les mots s'agglomèrent les uns aux autres, les adjectifs s'entremêlent alors que HKU nous fait visiter son espace musical aux contours discrètement esquissés. Des titres à l'onirisme délicat, atmosphères ouatées et sobriété de rigueur, des mises en scènes mélodiques qui invitent à l'évasion, cadrages harmoniques troublant nos perspectives, contre-champs downtempo subtilement amenés, HKU maîtrise ses effets et livre par là-même, un disque qui créé dans des images dans notre esprit en même temps que son délicieux nectar musical s'écoule en nous.
Dès "Intense", la plongée dans cet univers irréel se fait sans filin, l'auditeur se laissant littéralement happer par cette infusion mélodique, fruit d'un savant métissage entre beats narcoleptiques, piano, contrebasse, effluves jazz etc... Soukha, ou 7 titres finement ciselés et une écriture personnelle qui transparaît à la découverte de cette oeuvre qui fait voyager les sens depuis les textures arrangées d'un Amon Tobin jusqu'à la lisière de l'univers électro-jazz sophistiqué de The Cinematic Orchestra. Une trame scénaristique à peine couchée sur papier, une narration éclatée en autant de cheminements dramatiques à explorer au fil des écoutes, ce disque étant de ces oeuvres dont l'auteur nous met sur une piste pour mieux nous laisser errer à notre guise. Rêveur, enchanteur même, HKU, que l'on prononce apparemment "Haïku" et qui renvoie donc aux formes poétiques japonaises, projette ici des images en noir et blanc sur un écran mental et en assure l'habillage sonore avec classe et délicatesse...

(The) Aurelio
Janvier 2009

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  by Indoor Music