• La séparation de Antipop Consortium m’avait un peu déçu à l’époque, me laissant penser que l’on perdait là un des plus grands groupes de hip hop de ces dernières années. Et ce ce n’est la réécoute régulière de "Tragic Epilogue" (2000) et surtout de "Arrythmia" (2002) qui m’ont fait changer d’avis depuis. Et ce n’est pas quelques albums solos de Beans et un projet monté sous le nom de Airborne Audio qui allait changer la donne. L’entité Antipop Consortium reste unique et indissociable. Alors quand on a appris que Priest, Beans, and M. Sayyid reformaient le groupe, tous les espoirs étaient de nouveau permis. Mais contrairement à de nombreux formations qui se reforment après quelques années de silence et laissent leur inspiration en route, Antipop Consortium n’a rien perdu de sa verve et de sa créativité. La preuve avec ce nouvel album où, comme au bon vieux temps, on retrouve ce mélange si particulier d’electonica et de hip hop dans des compos jamais faciles qui laissent toujours une large place aux expérimentations les plus diverses. Bref, notre trio revient en force et en pleine forme avec des titres contrastés, tantôt électroïdes, tantôt funk, voire carrément rock sur "Born electric". Plus touche-à-tout que jamais, le trio assure l’essentiel avec 15 titres d’une grande efficacité pour un album qui s’impose comme un modèle de réussite en matière de hip hop en cette année 2009.
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  • Avant de rentrer dans le vif du sujet, revenons un instant sur la carrière du bonhomme. Influencé par les textes militants de Chuck D, Oscar Jackson de son vrai nom sort en 1989 son premier Lp intitulé "The Devil Made Me Do It". N?y allant pas de main morte aux niveau lyrics, il fusille le gouvernement blanc des Etats-Unis et rappe au nom des Black Panthers. Le premier gros coup de pied dans la fourmilière interviendra en 1992 (période électorale Us) avec la sortie de son 2e opus " Sleeping With The Enemy" dont le titre phare est le classique "Bush Killa", sorte de track imaginaire dans lequel il assassine le président sortant. La consécration viendra en 1994 avec l?album "Guerilla Funk". Au même titre que "The Chronic" de Dre sorti 2 ans plus tôt, cet album reste indémodable et visionnaire autant au niveau des testes que des beats. Après le méconnu "Unleashed" sorti 1998, Paris revient avec "Sonic Jihad". La pochette frappe immédiatement. Un avion se dirigeant droit vers la maison blanche. Le fils de l?autre est clairement visé. La pochette est un remake du " Bush Killa" version 2003 : Paris n?a rien perdu de sa verve "non-patriotique", pour employer les mots des critiques suscitées par la pochette. Le come-back de ce rappeur militant et engagé dans la veine de Public Enemy, Dead Prez, Kam, Azeem ou 2Mex, l?audace et le courage de lancer un tel opus dans les circonstances actuelles est une belle reussite. Le style reste le même, la recette n'a pas changé, les instrus résoluments funk et P-funk et les lyrics assassins. Un flow ressemblant à celui d?un Rakim ou d?un Ice Cube à ses débuts et des propos incisifs autour de l?establishment, du Sida aux médias, du 11 septembre, de la police ("Field Nigga Boogie") des guerres ainsi et de la communauté black-américaine (des violences policières à la pauvreté sur "How we do" notamment). "Sheep To The Slaughter" pointe du doigt le fait que les populations se font contrôler par les médias de masse (d?où le titre en référence au mouton). Dead prez sont invités sur " Tear Shit Up" ainsi que sur "Freedom" attaque en règle du gouvernement Bush. Public Enemy est convié sur le remix. Sur le track "AWOL", Paris se met dans la peau d?un soldat enrôlé dans l?armée américaine qui au début se laisse emporter par la fibre patriotique puis qui se demande peu à peu pourquoi il doit tuer son ennemi et dans quel but précis. Cet opus ressemble beaucoup à ceux de Public Enemy, un message parfois radical, toujours militant et souvent salutaire qui mérite qu'on prête une attention particulière aux textes. Paris est resté fidèle à lui-meme. Si vous voulez un album qui dérange l?opinion publique, qui prend les médias à contre-sens, procurez-vous d'urgence "Sonic Jihad".
    Chroniqué par Wath
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    On a fait, à tort, assez peu de cas de ce côté-ci de l'Atlantique de la dernière livraison du Wu Tang Clan. 8 Diagrams est vraisemblablement, et sur ce qu'on a pu en lire, l'ultime production qui pourra se prévaloir d'une réunion des membres originaux du meilleur groupe de rap de ces dix dernières années, combo qui, après le décès d'Ol' Dirty Bastard, est à la fois menacé d'éclatement et miné par les dissensions entre ses membres. Trop de business diront certains, trop d'ambitions personnelles et d'ego diront les autres. Ainsi tout le monde chante sur 8 Diagrams, même si personne ne s'écoute. On n'est pas chez Pow Wow après tout à se tirer des canons en se tenant la main. Comme aux meilleures heures du clan, il appartient au producteur, arrangeur en chef, RZA de tenir la boutique et de lier la sauce. Sans être un album étincelant, 8 Diagrams est suffisamment riche et diversifié pour ravir les amateurs et les spécialistes. Le travail de production, bien que discret et délibérément "low profile", est tout bonnement époustouflant réussissant à donner une cohérence et une densité à ce qui, partout ailleurs, aurait ressemblé à une collection disparate de titres. 8 Diagrams, et c'est son seul défaut, bouffe un peu à tous les râteliers. C'est un album qui n'est ni tout noir (on aurait préféré plus d'agressivité parfois), ni vraiment tout rose, un album parfois expérimental, curieux (cet étrange "The Heart Gently Weeps" piqué à George Harrison), foireux (le rnb de "Gun Will Go") mais toujours surprenant. L'affaire démarre low tempo avec un "Campfire" crépusculaire et qui met en évidence ce que sera l'album : le brillant T.P d'un RZA qui n'a pas besoin d'en faire des tonnes pour épater. La production est aussi solide que discrète : un extrait de film, quelques interludes bien choisis, une rythmique martiale et toute en basse, des flows bien posés et qui devient rarement de leur feuille de route. On scratche un peu sur "Take It Back", on mâchonne son rap sur le très old school "Get Them Out of Ya Way" avant de revisiter le thème de Ghost Dog sur un "Rushing Elephants" à diffuser dans toutes les écoles de rap. Quelques titres ronronnent autour des thèmes de prédilection du Wu : l'esprit de corps, la spiritualité, la morale ("call me a dreamer, i'm just trying to raise my kids" en ouverture), les pétarades ("it's a cold, cold world, i got my gun all the time" sur "Stick Me for My Riches") sans qu'on s'ennuie jamais. Les titres les plus anodins ("Windmill", "Weak Spot") ne sont jamais rasoirs. Le niveau s'élève encore à quelques reprises. George Clinton envoie dans une ambiance de far west galactique un "Wolves" de 4 minutes qui constitue le titre le plus impressionnant du lot. "Life Changes" en 7 minutes et quelques se pose comme une grande chanson d'émotion où s'expriment à la fois la nostalgie pour la solidarité d'antan et les accrocs d'un présent plus compliqué qu'il n'y paraît. Un bel hommage au disparu ("16th chamber odb special") vient terminer en une séquence loufoque, débridée et un poil ragga (on se croirait chez De La Soul) une réunion qui ressemble aux fêtes glorieuses qu'on donnait jadis pour les enterrements. Personne ne s'amuse vraiment. Tout le monde a envie d'être ailleurs mais chacun tient sa place, habilement et suffisamment bien pour qu'on ait envie de prolonger l'instant. 8 Diagrams est assez bon pour rendre jaloux ceux qui n'ont jamais fait partie du clan.
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  • If the ninja samples presumably taken from a '70s pulp ninjitsu film seem highly derivative of the Wu-Tang Clan (and they obviously are), listeners will be surprised to find that Lone Ninja is much more DOOM than Dirt McGirt. The swordplay and dojo references are not to be taken metaphorically as Lone Ninja is apparently quite self-serious about his title, never really stepping out of character on "Covert Operative." That being said, the concept is never played for humor (as we'd expect from DOOM), so those with no interest in hearing a grown man string multi-syllable rhymes together about the life of a modern day ninja, pay no heed.

    As an emcee, Lone Ninja has a strong vocabulary (including various ninja rhetoric) and an impressive rhyme scheme nailed down. However, his leisurely, monotone flow is far from engaging, and with only a single guest feature on the eight-track EP, it doesn't take long to grow old. It's not surprising, then, that the highlights of the record come early. On "Lingual Ninjitsu," Lone Ninja goes off:

     

    "Spark the fuse, when nigga blaze I'm a raging inferno
    My soul, you cannot phase 'cause its age is eternal
    Turn the page in the journal, learn that I'm a brazen colonel
    Who's not afraid to raid, so this may concern you
    Invade your circle, sabotage your plans
    Your squad disbands, your mans went as far as he can
    Your aura's a sham, I'm the truth revealed
    I'm a brute you should salute for real, ruthless and ill"


    The following cut, "Choose Your Own Adventure," features the EP's best production (all of which was handled by Twin Perils partner June Marx), a beat reminiscent of GZA's "1112" with its blending of samurai theme music and boom bap. Lone Ninja rhymes "conquistador" with "beneath the floor," and it's the closest we get to a song that works both musically and lyrically. Thereafter, it's pretty much more of the same with little variability of quality, as the production changes pace almost as rarely as Lone Ninja's flow. The aforementioned lone guest spot is from June Marx, whose more accessible flow is a relief, but is gone in sixty seconds like Nicolas Cage is (see: Tonedeff). I'm not sure if it's just my copy or not, but the last track, "Stand Firm" cuts off unexpectedly and is two minutes shorter than the liner notes claim. It's perhaps unintentional irony, because a minute and a half at a time is the best dosage of Lone Ninja, a talented lyricist without an understanding of how to make good music.

    by Guido Stern

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    On “E&R,” left-field rapper — and that’s deep left-field — Dudley Perkins looks around the room and notices “We gotta lotta fake people here this evening.” “We gonna expose and remove” he continues, and then proceeds to chant down the walls of Babylon by calling out John McCain, Louis Farrakhan, Miss Cleo, and many others, all over a broken version of the George Clinton beat courtesy of the album’s sole producer, Georgia Anne Muldrow. Besides these ghosts that the track exorcises Lee “Scratch” Perry-style, there isn’t a lick of “fake” on Holy Smokes, an album that shares its release date with Muldrow’s own Umsindo. Both albums are inaugural releases for the duo’s own SomeOthaShip label and are accordingly free of outside influence, allowing Perkins to follow any of his ideas down the funky rabbit hole while letting the conspiracy theories fly, like on the apocalyptic “Chem Trails” (”Look ma/In the sky/They tryin’ to kill us”). The skits and interludes are plentiful and, in the case of this free-flowing album, essential while falling into the categories of either far-out poems or terrifying political rants. Perkins’ stream-of-consciousness lyrics are in overdrive and often nostalgic for the funky and boogie-filled slang of the ’70s, but his unwillingness to connect is as firm as ever, something that’s underlined twice when “Understandment” spits “If you can’t understand this/This ain’t for you.” Holy Smokes is as strange and otherworldly as the Tokio Aoyama cover it sports, and when you add Muldrow’s off-kilter funk as the base along with the decline of Western civilization as the inspiration, this could easily be considered Perkins’ most difficult album to date. It’s also his most rewarding, growing with every listen and revealing its secrets little by little.
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