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Par DJDemonAngel le 3 Juin 2010 à 17:00
Note :
Le second album solo de Pura Fé, Amérindienne Tuscarora, s’ouvre par un chant traditionnel qui glisse bientôt vers des accords bluesy joués par une guitare lap steel. C’est sur ce canevas atmosphérique que la voix de Pura Fé, languide et lumineuse, prend son élan, vers des cîmes de grâce dont elle ne redescendra jamais. Une reprise de "Summertime", gravitation superbe d’aisance, confi rme que la fl uidité avec laquelle sa voix se meut entre les instruments, acoustiques toujours, doit beaucoup aux chanteuses de jazz. Magnifi quement habitée dans l‘ensemble, l’album pêche toutefois par un manque de variété rythmique et harmonique. On rêve d’une véritable fusion entre ces blues teintés de jazz et les chants indiens qui les enserrent.
par Benjamin MiNiMuM
permalinkOrigine du Groupe : Seattle,WA & Tuscarora Nation of, North Carolina (Etats-Uni)
Style : Folk , World
Sortie : 2007
Tracklist :
1. My People My Land, Pt. 1 - North Carolina Jam Sessions
2. If I Was Your Guitar (I d Be the Happiest Woman Alive)
3. Summertime
4. Let Heaven Show
5. Little Girl Dreaming
6. Hold the Rain, Pt. 1
7. Hold the Rain, Pt. 2
8. Follow Your Heart s Desire
9. Love Like Mine
10. People You Love
11. Home
12. Quiet Moments
13. My People My Land, Pt. 2
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Par DJDemonAngel le 28 Mai 2010 à 13:30
Note : +
Origine du Groupe : Luxembourg
Style : Folk , Alternative , Post Folk
Sortie : 2009
Tracklist :
1. to a generation of destroyers
2. the accidents of gesture
3. odessa
4. the secret sons of europe
5. the hollow self
6. a legacy of unrest
7. to die among strangers
8. a culture of fragments
9. we who fell in love with the sea
10. swords to rust - hearts to dust
11. flowers from exile
12. flight in formationRome avait besoin de s’évader de la tour d’ivoire Cold Meat Industries, qui faisait vraisemblablement repoussoir pour certaines personnes. Si je parle pour moi, je parle peut-être pour vous. La signature chez Trisol, véritable Vatican pour les fidèles de la religion gothique et dérivés, vient comme une remise à plat, qui permettra aux travaux précédents de Jérôme Reuter de toucher un auditoire plus vaste et plus conforme à leur nature. Flowers from Exile y sera pour beaucoup. Largement inspiré par les péripéties de ses aïeuls déracinés par les régimes franquiste et mussolinien, cet album installe avec une grande maîtrise, et une humilité sans défaut, de vastes panoramas en argentique bruni, creusés de cette nostalgie sans réponse qui malaxe et plie dans tous les sens une âme coupée depuis trop longtemps de son terreau natal. A force de coups de reins discrets, album après album, pour s’extirper de l’ombre dévorante du panthéon neo-folk, et notamment du diktat des percussions, Rome est parvenu à se défricher là une vraie petite corniche d’indépendance où nul ne viendra réclamer sa dime.
Cela est passé par le travail des guitares, dont parviennent des chapelets d’accords et d’arpèges d’un raffinement et d’une puissance suggestive supérieurs. Loin des démonstrations de doigté mais à l’abri du catalogue du fonds commun, on y devine des rêves de rivages inaccessibles, des désespérances boursouflées comme les mamelles d’une nation à laquelle on a arraché ses enfants. Plusieurs parties trahissent avec bonheur l’intérêt de Jérôme pour les guitaristes espagnols classiques. Entre austérité et fluidité, entre tensions brûlantes et fenêtres de repos, Flowers from Exile suit le cours des rivières de la vieille Europe, où se jettent les petites tragédies collatérales engendrées par les grandes. Le cadre musical s’émancipe de lui-même dans le bourgeonnement des situations imaginées, des intrusions dans nos propres albums de souvenirs. On y croit, on s’y vautre avec passion !
Cela est passé aussi par le travail du son. L’intégration du musicien et producteur professionnel Patrick Damiani en tant que second membre a été décisive. En tant qu’alchimiste de la console, il a aidé à définir le vernis qui amène aux compositions cet éclat de vitrail et ce pelage délicatement parcheminé qui les rend à la fois profondes et distantes ; un peu précieuses certes, mais sans hauteur indue. Il suffit d’écouter le superbe effacement des violons sur “We who fell in love with the sea”, la façon dont les samples de films et de documentaires agissent comme le cartilage naturel des différentes parties, pour prendre la mesure du dévouement et de la soif de cohérence qui a présidé aux arrangements.
Et puis que serait Rome sans la voix aphrodisiaque de Jérôme, évoquant avec ses incantations de baryton angoissé un Dave Gahan sous perfusion de tisane au miel. Avec un parfait équilibre entre les hymnes, les morceaux plus transitoires et contemplatifs, et ceux faisant très honorablement office de générique d’entrée/fin, tout est réuni pour graver Flowers from Exile dans le marbre de 2009, et sans doute bien au-delà, tant il a tous les traits de l’œuvre fondatrice.
Par Matt Moussiloose
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Par DJDemonAngel le 4 Avril 2010 à 15:15
Note : +
http://www.carolinachocolatedrops.com
http://www.myspace.com/carolinachocolatedrops
Sortie :2010
Style : Folk , Bluegrass , Blues
Tracklist :
1 : Peace behind the bridge
2 : Trouble in your mind
3 : Your baby ain't sweet like mine
4 : Hit 'em up style
5 : Cornbread and butterbeans
6 : Snowdent's jig
7 : Why don't you do right ?
8 : Cindy gal
9 : Kissin' and cussin'
10 : Sandy boys
11 : Reynadine
12 : Trampled roseVoici trois jeunes Afro-Américains, chanteurs et multi-instrumentistes acoustiques, dont les concerts incessants enchantent un public de plus en plus nombreux. Avec une allégresse et une créativité hors du commun, les Drops mélangent les genres - folk, blues, bluegrass, old time, jazz - s'emparant au passage d'un morceau de R'n'B ( " Hit 'Em Up Style " ) pour lui faire subir un traitement original et jubilatoire. Sorti aux USA sur une major (Warner), cet album est produit par Joe Henry (Allen Toussaint, Elvis Costello), dont la présence n'apporte d'évidence pas grand chose à ce groupe suffisamment talentueux, auquel seul un disque "live" (attendu avec impatience) rendrait totalement justice.
par Jean-Pierre Bruneau
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Par DJDemonAngel le 30 Mars 2010 à 13:00Note :
http://www.myspace.com/okoumusic
Sortie : 2009
Style : Alternative , Folk , Blues
Tracklist :
01 - serpentine
02 - fire juggler
03 - to the bone
04 - evening sun
05 - picked me up
06 - bloodstrangers
07 - eye for an eye
08 - evolution
09 - tired feet
10 - bessie
11 - moonspell blues
12 - dusty ground
13 - a l'aurore
14 - oh papa
Tatiana Heintz et Gilbert Trefzger - Okou - nous prouve que Berlin s'est elle aussi mise à l'heure du Folk et du métissage. Les origines de nos deux compères passent par la France, la Suisse, la Côte d'Ivoire et l'Egypte avant de se rencontrer voilà trois ans. Pour eux, leur monde sans frontières enfante sa culture ; une musique aux amarres larguées, jouée avec une ferveur hors du temps, une musique acoustique, sophistiquée, habitée et simple comme un don.
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Par DJDemonAngel le 16 Mars 2010 à 15:15Note :
http://www.sarahleeandjohnny.com
http://www.myspace.com/sarahleeandjohnn
Sortie : 2005
Style : Folk , Blues , Rock
Tracklist :
1 In Lieu Of Flowers (2:29)
2 Cease Fire (3:14)
3 Holdin' Back (3:10)
4 Exploration (2:54)
5 Kindness (3:42)
6 Dr. King (4:33)
7 Mornin's Over (2:06)
8 Gervais (4:12)
9 Mixed Blessings (4:29)
10 Swing Of Things (4:17)
11 Georgia Pine (3:04)
12 Gotta Prove (3:05)
Après les avoir vus à Vincennes pour le festival nord américain fin septembre, je me devais de partager avec vous cette découverte...Sarah Lee traîne une hérédité chargée : petite-fille de Woody Guthrie et fille d'Arlo, on a connu plus léger comme bagage. Celui de son mari Johnny Irion est nettement moins lourd - sauf à croire qu'avoir assumé le leadership de Queen Sarah Saturday, groupe d'obédience Seattle-grunge pulvérisé en même temps que le cerveau de Kurt Cobain, puisse être un handicap dans la vie.
"Exploration" est le premier disque de ce couple de Charlotte, Caroline du Sud qui, en dépit d'une réputation scénique croissante, a préféré faire un bébé avant un album. Le premier (une craquante petite Olivia) étant parfaitement réussi, qu'en est-il du second ? Pour résumer grossièrement, disons d'abord qu'il sonne comme du Parsons/Harris en moins dépressif ou du Welch/Rawlings en plus catchy - bref, du country-rock tout droit échappé du Laurel Canyon de 1972 et qui donc, en dépit de son titre, n'explore pas grand-chose et ne défriche rien.
Dès la première ballade ("In Lieu of Flowers", superbe), on est fasciné par les entrelacs d'harmonies vocales (au point d'avoir des difficultés à distinguer la voix féminine de la masculine), la production tout en nuances de Gary Louris (Jayhawks, Golden Smog) et l'intensité de l'interprétation. Si exploration il y a, c'est au sens médical du terme : une capacité à rentrer à l'intérieur d'une chanson et à lui faire, pour parler trivialement, rendre tout son jus. Ainsi la reprise de Pete Seeger ("Dr King"), ballade folk, est magnifiée par une détonante partie de piano et une performance vocale à la Patti Smith. Même schéma avec "Holdin' Back" - à l'origine une pop-song déjà mélodiquement imparable et ornementée de surcroît par une pedal-steel qu'on croirait tenue par George Harrison si celui-ci s'était mis à la pedal-steel pour occuper ses désormais trop longues heures de loisirs. Tout le reste de l'album est comme cela, des chansons pour la plupart très bien écrites et attachantes, servies par un éclectisme qui ne les empêche pas d'avoir leur propre style et pétries d'influences suffisamment diverses pour qu'on comprenne qu'Irion et Guthrie ont parfois quitté Charlotte mais n'hésitent jamais à y revenir.
Un très beau disque de musique populaire, un héritage parfaitement assumé et revendiqué.
Par Tonton
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