• Fever Ray - Fever Ray

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    Découvrez la playlist Fever Ray - Fever Ray (2009)

     

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    Il y a un consensus sur ce disque. Tout le monde est d’accord pour le qualifier de “bizarre”. Ce genre de consensus mou a de quoi faire peur à la première écoute du premier album solo de Karin Dreijer Andersson, moitié du duo suédois The Knife. Ce dernier s’était fait connaître avec Silent Shout (2006), de l’électropop dansante et répétitive qui avait fait mouiller des culottes à Pitchfork et que j’avais particulièrement détesté. Soit vous entriez dans le trip et c’était l’album de l’année, soit vous restiez sur le bas-côté de la route, interloquée. La même situation se présente avec Fever Ray, premier album de la dame bizarre, sauf que cette fois, je pense avoir acquis ce qui était nécessaire pour accrocher le ‘bon’ wagon.

     

    Keep The Streets Empty For Me from Fever Ray

     

    Cold Wave. Mon dieu que ce disque est glacial. Tétanisant même par moments. Fever Ray est le dark side of Karin, assurément. La première piste, qui va se retrouver dans tous les tops singles de 2009 - en tout cas le mien - est une entrée en matière impressionnante. Le rythme de la chanson vous martèle la poitrine, les choeurs vous donnent l’impression d’être dans une de ces cérémonies mortuaires africaines, celles où des danseurs portent des masques à vous faire pisser dessus de terreur si vous le croisez dans une ruelle sombre.

    Il ne fait pas bon vivre dans le monde de Fever Ray. Fermez les yeux, vous entrez dans un univers plongé dans l’obscurité, éclairé par moments seulement par des synthétiseurs qu’on croyait perdus à jamais dans les années 1980, même si Björk les a remis au goût du jour. L’Islandaise est une référence évidente. Si vous êtes familier/ère de son univers insensé, vous adorerez les rythmes inquiétants et les piques synthpop aiguisées comme des lames de rasoirs de Fever Ray.

    Angoissant. Ce disque réveille les morts, et je suis presque sûre que je pourrais dire ça au premier degré. Avec des percussions ultra-présentes et qui confèrent au tout un caractère tribal très new-wave, époque à laquelle les rythmes africains étaient largement utilisés pour faire danser les foules de jeunes aux coupes de cheveux en mulet. Mais si l’on peut danser sur Fever Ray, c’est comme danser sur du Joy Division, comme le chantait récemment les Wombats. Se laisser embarquer dans cette musique apocalyptique relève de l’expérience chamanique.

    Le chant de Karin Andersson est assez spécial dans son genre, rempli de cassures, de virages impromptus, de descentes en enfer et de remontées triomphales, elle se permet tout, portée par ce synthpop ambient, ces rythmes métronomiques qui vous donnent envie de presser votre casque sur vos oreilles pour les ressentir au maximum. Comme tout OVNI musical, ce disque a besoin de quelques écoutes pour pouvoir se faire un avis et je dois vous avouer que je ne suis pas encore très sûre de ce que je viens d’écouter.

    Indescriptible. Trip hop ? Electro ? Pop ? Sans doute tout ça à la fois, en tout cas “If I Had a Heart” et “Concrete Walls”, deux pistes très ressemblantes et d’une qualité rarement entendue cette année, défie toute tentative de description. Vous n’avez jamais rien entendu de tel, un peu comme la découverte du Animals de Pink Floyd. L’impression de voir une porte s’ouvrir, que vous n’aviez même pas remarqué. Les paroles de l’album sont comme des peintures de rêves à demi-éveillés, des hallucinations terrifiantes, mais chantées avec un calme tout ce qu’il y a de plus dérangeant.

    Fever Ray nous peint des scènes de films d’horreur dans la tête, sans aucune effusion de sang, sans monstres, vampires, assassins, juste un décor, nous, et notre angoisse. On a aucune idée de pourquoi l’on se sent tout à coup amenés dans un territoire qui nous repousse mais qu’on se plaît à expérimenter, tenus par la main par Karin Andersson, l’hôte des lieux. Toutes les chansons ne se révèlent pas complètement à la première écoute, il m’en a fallu plusieurs pour me laisser embarquer et surprendre par “Nows The Only Time I Know” ou “I’m Not Done”.

    Coup d’un soir ? Voilà le problème des disques à sensations fortes, je ne sais pas si je vais y revenir souvent, au risque d’épuiser chaque chanson jusqu’à la moëlle pour en tirer dans un élan de masochisme effréné toutes les visions cauchemardesques possibles et imaginables. Certaines pistes me sont encore complètement opaques comme “Keep Streets Empty For Me” et “Coconut”, qui ferment le disque et que je trouve de trop pour le moment. D’autres m’ont attrapées toute entière et ne risquent pas de me lâcher avant un bout de temps.

    À écouter fort, dans le noir, les cages à miel grandes ouvertes et les yeux fermés.

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    Note :

    Tracklist :

    1. If I Had a Heart
    2. When I Grow Up
    3. Dry & Dusty
    4. Seven
    5. Triangle Walks
    6. Concrete Walls
    7. Now’s The Only Time I Know
    8. I’m Not Done
    9. Keep The Streets Empty For Me
    10. Coconut

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