• DJ Baku - The 12 japs


     
    Lorsque l'on évoque, brièvement, l'existence d'un éventuel hip-hop made in Japan, il est certain qu'une majorité des sondés répondent "DJ Krush". De même qu'il est automatique que 90% d'entre eux soient destabilisés lorsque l'on s'aventure un peu plus loin avec un "Oui mais encore?". Si la barrière de la langue se présente comme une montagne insurmontable pour la plupart d'entre nous, elle n'est en rien responsable des oeillères que nous nous complaisons à conserver. Comme si la galaxie hip-hop se résumait à une seule planète occupant tout l'espace. Que ce soit dit: il existe, ailleurs, d'autres artistes qui méritent un tant soit peu d'intérêt. Au Japon, a fortiori. Bien entendu, il est un cliché diffusé un peu partout qui présente les Nippons comme d'habiles plagieurs de styles développés par le Californien, le New-Yorkais et les autres. Si la singerie se répand avec cocasserie sur les plateaux de télévision et autres shows populaires, il en va de même que n'importe où: dans la rue, en bas, certains s'activent. L'image du Vénérable Ancien s'étant impregnée sur la rétine de petits japonais fans de manipulations platinesques et d'un turntablism débridé, le sol fertilisé par les semences musicales krushiennes aura permis l'émergence de petites pousses prometteuses. Ainsi, l'apparition de multiples scènes japonaises allant du pur classicisme "gangsta" à la déferlante de sons tous plus "expérimentaux" les uns que les autres, avec cette particularité d'un rap souvent peu festif à base d'atmosphères pesantes et graves; forgé sur d'autres valeurs que celle d'une musique noire américaine qui ne lui correspondrait pas vraiment. Abordons ainsi le cas de DJ Baku. Originaire de Tokyo, il découvre le hip hop grâce au film "Juice" (ndlr: un film mettant en scène la vie de 4 lycéens dans un ghetto avec notamment un des rôles principaux joué par Tupac Shakur). Il commence à tâter du vinyl dés 1994. C'est du haut de ses 16 années qu'il arpente les tréfonds undergroundesques de la métropole se mêlant à la déferlante de battles et autres concours de deejaying. Néanmoins, peu doué pour cet exercice, il range bien vite ses aspirations de compétition pour faire la tourner des clubs. C'est ainsi qu'il rencontre Martin et SKE avec lesquels il va fonder le Dis-Defense Disc Crew. S'en suivra un parcours des plus classiques : la production d'une multitude de mixtapes vendues chez les disquaires de Tokyo puis l'émergence d'un label, Dis-Defense Disc. C'est avec lui que Baku va sortir 4 mixtapes puis deux 12" qui le verront collaborer notamment avec Kan; mc japonais de son état. Mais c'est le DVD "Kaikoo" sorti en juin 2005 qui va le sortir un peu du circuit des sorties condifentielles. En souhaitant mettre en avant une partie de la scène indépendante tokyoïte, Baku va réussir son coup en présentant des artistes peu connus du public. Fort de cette réussite, il se lance dans la création de son premier album solo échoué entre nos oreilles au début de l'été 2006: "Spinheddz"...
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