"Dans un système fermé, rien ne se crée, tout se transforme", décrétait il y a plus de deux siècles Antoine de Lavoisier, l’un des pères de la chimie moderne. Le batteur Cyril Atef et le
violoncelliste Vincent Segal, les deux alchimistes de Bumcello, ont repris cette loi à leur compte. Ils en ont simplement modifié les termes : depuis une bonne dizaine d’années, au gré de concerts
explosifs et d’albums éclatés, ils ne cessent de démontrer que, "dans une musique ouverte, tout se crée et se transforme à la fois". Méprisant les règles du commerce, qui ne jure le plus souvent
que par la spécialisation du goût, ils ont bâti un labo expérimental étendu aux proportions d’un immense terrain de jeu. Electrons libres depuis toujours, capables de s’illustrer dans le rock, le
jazz, l’electro, les musiques africaines, indiennes, orientales ou brésiliennes, le funk, le hip-hop, la chanson ou le classique, ils s’amusent à agiter et à malaxer tout ce qui leur passe par la
tête, entre les oreilles et dans les mains : sons d’ici et d’ailleurs, langages d’hier et d’aujourd’hui, gestes spontanés et pensées mûries. Loin des musiques de synthèse artificielles qui font
l’ordinaire de la fusion ou de la world, leur art en mouvement n’est pas le fruit de calculs malins ni de formules juteuses. Basé sur l’improvisation, il célèbre dans la vérité du premier jet les
étonnantes métamorphoses de la matière musicale, rendues possibles par l’infinie souplesse de l’esprit humain. Ecouter Bumcello, c’est assister à la débauche créative d’un duo qui a choisi de
s’abandonner à la joie simple et féroce de jouer sans entraves (...)
Discograhie :
1999 : Bumcello (désormais introuvable)
2001 : Booty Time
Première partie : extrait d’un enregistrement radiophonique live réalisé pour France Musique
Deuxième partie : musique du ballet Dissection d’un homme armé du chorégraphe Bernardo Montet