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    Avec ses allures de blockbusters rock aux légères teintures électroniques, pas de doute possible, Naturally est un disque qui, du moins sur le papier, en impose. Normal, Men Without Pants est un projet qui a sacrément de la gueule. Dan Nakamura aka Dan the Automator a un CV long et large comme le bras d'un rugbyman néo-zélandais - (Deltron 3000 avec Kid Koala, Gorillaz avec Damon Albarn, Head Automatica avec Daryl Palumbo de Glassjaw, Lovage avec Jennifer Charles d'Elysian Fields et Mike Patton, Peeping Tom de nouveau avec Mr.Mike P...) ; et Russel Simins n'a absolument rien d'un petit joueur puisqu'il est l'un des hommes de base de Jon Spencer Blues Explosion... Alors forcément quand les deux s'associent et s'entourent d'une belle bande de braqueurs expérimentés, ça sent le hold-up. "And the girls go" puis "Double life" débarquent sur la platine et Men Without Pants fait sauter la banque. Une énergie furieusement provocatrice, une écriture qui contamine l'auditeur en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Naturally n'a pas vocation a révolutionner le petit landerneau du rock mais à lui mettre une belle claque derrière la tête. Soli de gratte efficaces, envolées mélodiques fougueuses et maîtrise absolue, le projet confirme en deux petits morceaux toutes les promesses suscitées par son line-up quatre étoiles. Les tubes s'empilent ("Superfine", "Let's met in real life"), Dan the Automator prend les commandes et mélange rock énergique, pop enfiévrée et programmations électroniques le tout étant dopé par une production de haute volée. Pop-song synthétique électrique ou petite mine électro-rock bien placée, aucun coffre-fort ne résiste bien longtemps au savoir-faire de Men Without Pants, une entité musicale qui peut quasiment tout se permettre en ayant l'assurance de taper dans le mille à coup sûr ("Rock show", "If you're thinkin' of me"...). Avec un tel casting, Men Without Pants avait tout l'air d'un joli blockbuster musical, du genre qui susciterait le dédain des critiques de magazines "hype" pour plaire au inconditionnels de rock indé qui se foutent de ce qu'en dit la presse bien pensante. Comme prévu, c'est exactement le cas. Et comme les deux têtes-pensantes du projet ne se gène pas pour oser quelques petites expérimentations avec "All you need is luck", à brouiller les pistes, quitte à parfois se rater ("The beginning"), avant de ressortir de la banque tout en douceur, par un énième tour de passe-passe sobrement baptisé "Goodbye". Classe. Et Naturally de s'imposer comme un album, imparfait certes, mais riche et soigné, inventif et ne refusant pas la prise de risques pour mieux se redéfinir encore et encore de lui-même. A vrai dire, on n'en attendait pas moins. Certainement l'un des disques les plus excitants du moment.
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    It's been implied that Rusted Root is the ideal outlet for devastated Grateful Dead fans to turn to, and it is true that the band has attracted a huge group of devotees purely from the reputation of its live shows. Still, WHEN I WOKE, Rusted Root's first major label release, provides ample evidence of the group's individuality and strength. The musicians play aggressive, intense acoustic music, incorporating vocal harmonies and long, hypnotic, percussive riffs that sound nearly tribal. World music influences the entire album--hints of African, Latin American, far Eastern and Middle Eastern styles abound--contributing to WHEN I WOKE's energetic and spiritual tone. Some tracks are so emotional they approach melodrama (see "Cruel Sun"). Yet the vibrant, cohesive sound of Rusted Root's many musical collaborators and a palpable sense of sincerity hold them back, as do simple, forthright lyrics like "all I want is food/And creative love." Singer Mike Glabicki's strong, quirky voice brings to mind David Byrne, and the band's big, active, joyful sound often recalls Poi Dog Pondering, particularly on cheerful cuts such as "Send Me On My Way."
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  • Ancien membre des Spaceshits au sein desquels il officiait en tant que bassiste, l'Indo-canadien King Khan est décidément un bien drôle d'énergumène. En 2000, il forme aux côtés de Mark Sultan, autre ex-Spaceshits, The King Khan & BBQ Show, duo détonnant, dans la plus pure tradition des groupes garage. Suite à cette collaboration des plus fructueuses, il s'attelle à la réalisation d'un nouveau projet, King Khan & The Shrines, sorte de big band mené par le percussionniste Ron Streeter, collaborateur de Stevie Wonder et Curtis Mayfield entre autres. Les décors plantés, l'excentrique Khan et sa clique est fin prête à prêcher la bonne parole, à coups de garage rock abrasif, saupoudré de sonorités soul, funk et psychédélique. Trois albums et des concerts en chaîne remarqués et voici que la troupe nous propose en cette année 2008 une rétrospective de leur parcours avec The Supreme Genius of King Khan & The Shrines, compilation des morceaux qui ont contribué à forger la solide réputation scénique du groupe. A l'écoute de ce florilège de titres tous plus addictifs les uns que les autres, on comprend mieux la démarche artistique du roi Khan: des influences allant du Jimi Hendrix Experience au Velvet Underground, en passant par celles de leurs collègues des Dirtbombs et, plus improbable, de Jacques Dutronc période yéyé. Une influence clairement revendiquée lors de leur dernier opus en date – What is? - avec le revêche "Fils de Jacques Dutronc", grand absent de ce Supreme Genius of... . Il n'en reste pas moins une prog'. 16 titres/52mn percutante, comme l'attestent des morceaux de la trempe de "Torture", mise en bouche entêtante révélatrice de l'esprit très série B véhiculé par le groupe. On imagine ainsi sans problème les "Took my lady out to dinner" et autre "Destroyer" en bonne place dans la soundtrack de Shaft ou même le très rétro "Crakin' up" dans le tarantinien Boulevard de la mort. Judicieux aussi la présence d'un saxophone, d'une trompette et d'un trombone qui, de par leur orientation funk, confèrent à l'ensemble une musicalité accentuée tout en préservant la tonalité garage développée par les instruments typiques du genre, batterie, basse et guitares en tête. The Supreme Genius of..., c'est un déploiement efficace de morceaux savamment maîtrisés, preuve que King Khan & The Shrines sont avant tout un groupe qui ne demande qu'à enflammer les scènes du monde entier par leur énergie résolument indomptable. Un régal pimenté à consommer sans modération.
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    he Black Heart Procession’s sixth full-length is, as you might expect, moody, gothic and quivering with existential dread, a dark-toned graze through waltz-time piano ballads, twitchy, slouching, tamped down guitar rock and eerily keening musical saws. Its tenderest song, “Drugs,” observes the circling-down-the drain-resolution of a love for an addict. Its most propulsive cut, “Suicide,” considers the upside of ending it all. Images of heaven, hell and the devil lurk in a good plurality of the songs (god is less prominent). Yet, like 2007’s Spell, Six is prone, at the most unlikely moments, to spontaneously burst out of its downer straightjacket and rock out, with the abyss-staring intensity of the Gutter Twins or Wovenhand. (I’d add Nick Cave if BHP had even the slightest sense of humor.) Six’s name harks back to the first three numbered Black Heart Procession albums, the records where Pall Jenkins and Tobias Nathaniel worked out a sparse and echoey aesthetic. In subsequent albums, they collected a small group of musical collaborators, but here with Six it’s mostly just the two of them, switching among instruments. The result is, perhaps, a paring down, a simplicity, but not exactly a sparseness. The best and most immediately memorable songs here – “Witching Stone,” “Rats,” “Forget My Heart” and, especially, “Suicide” – ratchet up the tension with terse, clamped down guitar lines. “Witching Stone” has an almost pop feel, its ominous down-slanting strums smoldering under a singable, melodic chorus. “Rats,” with its slithery, sulpherous bass line and sudden crashes of guitar, evokes the aimless anxiety of wandering insomnia. “Suicide,” the best of the three, flashes synth tones like signals of danger ahead, repetitive throbs pulsing from one speaker to another like a heartbeat pushing to arrhythmia. Tense with threat, glowering with suppressed feeling, the cut is sleek and menacing and utterly compelling. Slower songs are interspersed in and among these rockers, providing variation, but not exactly a rest. The intensity here is of a different sort, a slow waltz around death and broken love, embellished, often as not, by squeals of bowed saw. Opener “When You Finish Me” starts with a music box’s twinkle of piano arpeggios and Jenkins’ chilling baritone (shadowed in some ghostly mic-altered way by either himself or Nathaniel). It sounds like a lullaby, except that the lyrics are completely without light or hope, an involuntary shiver embedded in verses like “just get rid of me, just drain me, don’t look for me.” It ends, like all lullabies should, with the phrase “Just close your eyes,” but there is no real hope of morning here. Intense and moving throughout, Six builds a fair amount of variation into its downbeat aesthetic. The harder songs may hit you first, but the soft ones work like poison, slowly. Listen a few times, and you’re not going to forget either anytime soon.
    By Jennifer Kelly
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    Pour sa grande rentrée, Dodb ne va pas vous présenter le groupe inconnu de l’année mais ne va faire qu’emboîter le pas à la quasi-totalité de ses collègues, juste pour donner son humble avis sur le nouvel opus du plus sûr espoir rock anglais depuis 2006. A l’époque, Whatever people say I am, that’s what I’m not avait eu l’effet d’une bombe. Brûlot spontané délivré de main de maître par un quatuor passant encore sous la barre des vingt ans, il ouvrait la voix à un avenir musical tout tracé. Quant l’année suivante les quatre de Sheffield reviennent avec le très pop Favorite worst nightmare, la presse se joue rapidement de l’expression consacrée d’album de la maturité. Alors que non. Si l’adage doit vraiment être utilisé, c’est davantage sur ce dernier qu’il peut s’accorder. Et force est de constater que la maturité ça n’est pas très excitant. Tout le monde le sait, le bouche à oreilles a bien fonctionné, le roukmout Josh Homme (QOTSA) s’est chargé de la moitié des enregistrements de ce Humbug dans son propre studio, James Ford le producteur habituel s’étant quant à lui occupé de l’autre moitié. Eh finalement, la patte désertique que l’on était en droit d’attendre se montre assez timide. Certes le son s’est légèrement américanisé, mais c’était déjà le cas sur la parenthèse The Last Shadow Puppets qui n’en finit pas de révéler ses qualités avec le temps, qui l’eut cru ? Tout juste "Potion approaching" et "Pretty visitors" témoignent du rythme saccadé cher à Josh. Pourtant dans l’ensemble l’innovation a bien eu lieu, et l’on a droit à un album lourd, rugueux et plus sombre qu’à l’accoutumé. Ce qui est un peu dur à comprendre, c’est quand on lit dans les lignes des deux duettistes de la presse rock française (qui leurs consacrent chacun leur couverture) que le groupe aurait enregistré le double de chansons pour finalement n’en retenir que 10, soient 39 minutes de musique. Un peu gênant quand finalement un titre sur deux semble réellement inspiré. Cependant même mitigé, Alex Turner (né en 1986) reste un poète contemporain et un vrai songwritteur. En servant moins de tubes et en ralentissant le tempo, il installe une tension presque étouffante. A retenir donc, les deux morceaux introductifs dans une veine plus habituelle que sont "My propeller" et "Crying lightning". Du Arctic Monkeys comme on l’aime, évident comme bonsoir, malgré un début de retenue."Fire and the thud" à la rigueur, "Dance little liar" aussi pour sa slide et sa lancinance sans oublier the last but not least "The Jeweller’s hands" qui emmène assez loin et clôt le disque en beauté. Etrangement, je me dis que je vais l’aimer de plus en plus avec le temps cet album. En bref : les Arctic Monkeys se prennent au sérieux et ils ont raison. Le résultat est cependant moins direct et moins fun qu’avant. C’est peut-être tant mieux.
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