-
Par DJDemonAngel le 4 Septembre 2009 à 17:00
Accueillis il y a deux ans comme les sauveurs du rock, encensés par la critique, les White Stripes reviennent cette année pour tout écraser. Elephant est dans la même lignée que son prédécesseur, White Blood Cell ; Jack et Meg White n’ont pas renié le "dogme musical" qui caractérise leurs créations depuis leurs débuts : une instrumentation minimale (duo guitare/batterie et piano à l’occasion) pour un rock pur et brut qui refuse toute sophistication, tout maniérisme. Il ne faut pas attendre longtemps pour en apprécier toute la beauté. Le premier titre Seven Nation Army est une merveille : une ligne de basse tout simplement géniale, d’une constance et d’une retenue contrastant avec les riffs fougueux et déchaînés des parties instrumentales du morceau, le martèlement lourd d’une batterie endiablée et un chant subtil qui oscille entre innocence infantile ("I'm gonna fight them off / A seven nation army couldn't hold me back") et violence sanguinaire ("All the words are gonna bleed from me / And I will sing no more / And the stains coming from my blood tell me 'Go back home'"). Ce nouvel album des White Stripes est certainement le plus ondoyant des quatre ; alternent les moments impétueux où Jack et Meg ne ménagent pas leurs instruments (Black Math, Ball and Biscuit) et d’autres plus calmes, plus posés (You've Got Her in Your Pocket) laissant s'exprimer la sensibilité du duo de Detroit. Ainsi, à l’opposé du rock puissant de Seven Nation Army, se tient la balade folk In the Cold, Cold Night. Sur de délicates notes de guitare acoustique, la mignonnette voix un peu chancelante de Meg y fait naître un érotisme ostensible, à peine voilé : "When my skin turns into glue / You will know that it's warm inside / And you'll come run to me, in the cold, cold night". L'amour charnel mais surtout sentimental est le centre de Elephant. Hommes et femmes en sont dépendants ; ils le recherchent (Hypnotise) et en souffrent (I Just Don't Know What to Do With Myself). Elephant navigue entre hier et aujourd’hui, entre les années 1960/70 des furieux Stooges, originaires eux aussi de Detroit ou du suranné Burt Bacharach dont ils s’approprient admirablement I Just Don't Know What to Do With Myself, et le début du XXIème siècle. Guitare et batterie en clair-obscur, les White Stripes jouent un rock abrasif, aux mélodies âpres et d’une vitalité démentielle. Ceux qui vivent sans folie ne sont pas si sages qu’ils le croient.
Chroniqué par Baptiste
permalink
votre commentaire -
Par DJDemonAngel le 3 Septembre 2009 à 18:30
Quand on a proposé 1 milliard de dollars à ABBA pour se reformer, ceux-ci n’ont pas accepté (sales hippies de merde). Pas parce qu’ils avaient déjà trop d’argent mais par, j’imagine, intégrité musicale (sales idéalistes de merde). Et si ABBA n’est pas trop notre tasse de thé musicale sur Visual, on se dit que le nouveau cru estampillé Tom Morello ne peut qu’être le fruit d’une démarche quasi-similaire vis-à-vis de ses collègues de chez Rage Against The Machine. Car les lives okay, mais un nouvel album ? Houla, attention danger les mecs, trop gros risque de déception chez les jeunes trentenaires élévés au son mordant du quatuor dans les années 90. Alors Street Sweeper Social Club, simple os à ronger ou nouveau projet bien à part ? Et bien un peu des deux ! Si l’on apprécie le fait que Tom Morello ait laissé sa guitare acoustique de Supersocialo de côté pour nous asséner ses riffs branchés sur 110V (norme US oblige), celui-ci n’en a pas pour autant perdu de vue son discours social. Oui, encore et toujours, sauf que cette fois, il s’est dégotté un nouveau copain de jeu en la personne du rappeur et producteur Boots Riley. En cela on retrouvera de très nombreuses similitudes entre RATM et SSSC puisque la recette est la même, prenez une pincée… Non, une poignée de riffs dont ce cher Tom a le secret, prenez un rappeur pour assurer la fusion tant appréciée dans les annéres 90 et vous obtiendrez ce qui semble être un succédané de RATM. Oui mais voilà, la comparaison s’arrête là, si la section rythmique Cummerford/Wilk n’est décidément pas imitable, Morello à la basse, appuyé du batteur Stanton Moore n’ont pas à rougir pour autant ("Fight ! Smash ! Win !" avec sa ligne de basse aussi discrète qu’un Transformers dans un jardin anglais par exemple). Et si Zach de la Rocha est aux abonnés absents, Boots Riley assure d’une toute autre manière le boulot qui lui incombe. Moins agressif que Zach, Boots la joue plus cool mais surtout plus groovy ("Clap For The Killers"), ce qui n’enlève en rien au mérite du rappeur qui va lui, au contraire, proposer une palette vocale peut-être plus ouverte passant d’un flow basique ("Shock You Again") à un flow plus posé bien que tranché ("100 Little Curses", "The Oath") tout en restant convaincant dans sa manière d’interpeler l’auditeur. Car si Zach se veut plus hargneux, plus rageur (oserais-je dire), Boots se fait plus subtil, en révélant son aspect le plus surprenant avec le très bondissant (pour ne pas dire dansant) titre "Promenade", véritable surprise de ce skeud jusque là taillé façon RATM (les ponts de "Somewhere In The World It’s Midnight" ne trompant pas bien longtemps). Morello déclarant lui-même à propos de SSSC : « nous sommes là pour nourrir les pauvres, combattre le pouvoir et rocker à mort ». Tiens, ça me rappelle quelque chose… Ce qui constitue d'ailleurs la faiblesse du disque puisqu'on ne peut éviter l'impression de déjà entendu et une certaine redondance stylistique entre les morceaux eux-mêmes. N’en jetez plus, si pour certains, SSSC ne sera rien d’autre qu’un RATM light, une sorte d’os à ronger en attendant une improbable reformation du mythique quatuor communisto-capitaliste pour un album trop attendu (pour ne pas décevoir), pour les autres, ceux qui n’ont tout simplement pas envie de bouder leur plaisir, cet album est imparable. C’est plus groovy que du RATM, c’est plus électrique que The Nightwatchman et c’est sûrement ce qui se rapproche le plus de ce qui nous faisait bander dans les années 90 chez notre syndiqué de chauve préféré. Á vous de voir, me concernant, c’est tout vu ! Je prends en attendant la proposition à un milliard (que eux accepteront bien sûr après nous avoir vendus des casquettes à 40€ en tournée).
permalink
Note :
votre commentaire -
Par DJDemonAngel le 23 Juillet 2009 à 16:17
par Alexis Bidault
permalink
Note :
votre commentaire -
Par DJDemonAngel le 28 Mai 2009 à 15:34
Thao with The Get Down Stay Down - Swimming Pools
Aujourd’hui sort le deuxième album de Thao Nguyen, désormais accompagnée d’un groupe, les Get Down Stay Down. On avait apprécié par ici, timidement, son premier opus, Like The Linen, composé dans la solitude, entre la fac de sociologie et la blanchisserie familiale, disque plein de fragilités et de promesses, encore un peu imprécis mais récoltant toutes les comparaisons flatteuses imaginables (Fiona Apple, pour commencer). J’eus même la surprise de découvrir un beau matin dans ces pages un mp3blog de Chryde à son sujet, moi qui pensais que Thao ne chantait que pour moi.
Mais aujourd’hui Thao Nguyen, 23 ans, nous revient avec We Brave Bee Stings and All, signé (excusez du peu) chez Kill Rock Stars et parfaitement recommandable à tous vos amis. Portrait de la timide jeune femme en chanteuse assumée, leader d’un groupe, la mue est surtout flagrante pour ces chansons, qui portent les fruits de toutes les promesses. Onze titres impeccables, malins et rêveurs, inscrits dans une certaine tradition chanteuse-à-guitare mais trop intelligents pour ne pas s’en affranchir, avec une délicatesse admirable. Le tout en trente-deux minutes, satisfaction de toutes les espérances que l’on avait placées en elle et privilège rare de fan de la première heure.
Note :
1 commentaire -
Par DJDemonAngel le 18 Mai 2009 à 23:39
DISCOGRAPHIE
connect review
Note :
Part1/2
Part 2/2
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique