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Par DJDemonAngel le 3 Septembre 2009 à 18:30
Quand on a proposé 1 milliard de dollars à ABBA pour se reformer, ceux-ci n’ont pas accepté (sales hippies de merde). Pas parce qu’ils avaient déjà trop d’argent mais par, j’imagine, intégrité musicale (sales idéalistes de merde). Et si ABBA n’est pas trop notre tasse de thé musicale sur Visual, on se dit que le nouveau cru estampillé Tom Morello ne peut qu’être le fruit d’une démarche quasi-similaire vis-à-vis de ses collègues de chez Rage Against The Machine. Car les lives okay, mais un nouvel album ? Houla, attention danger les mecs, trop gros risque de déception chez les jeunes trentenaires élévés au son mordant du quatuor dans les années 90. Alors Street Sweeper Social Club, simple os à ronger ou nouveau projet bien à part ? Et bien un peu des deux ! Si l’on apprécie le fait que Tom Morello ait laissé sa guitare acoustique de Supersocialo de côté pour nous asséner ses riffs branchés sur 110V (norme US oblige), celui-ci n’en a pas pour autant perdu de vue son discours social. Oui, encore et toujours, sauf que cette fois, il s’est dégotté un nouveau copain de jeu en la personne du rappeur et producteur Boots Riley. En cela on retrouvera de très nombreuses similitudes entre RATM et SSSC puisque la recette est la même, prenez une pincée… Non, une poignée de riffs dont ce cher Tom a le secret, prenez un rappeur pour assurer la fusion tant appréciée dans les annéres 90 et vous obtiendrez ce qui semble être un succédané de RATM. Oui mais voilà, la comparaison s’arrête là, si la section rythmique Cummerford/Wilk n’est décidément pas imitable, Morello à la basse, appuyé du batteur Stanton Moore n’ont pas à rougir pour autant ("Fight ! Smash ! Win !" avec sa ligne de basse aussi discrète qu’un Transformers dans un jardin anglais par exemple). Et si Zach de la Rocha est aux abonnés absents, Boots Riley assure d’une toute autre manière le boulot qui lui incombe. Moins agressif que Zach, Boots la joue plus cool mais surtout plus groovy ("Clap For The Killers"), ce qui n’enlève en rien au mérite du rappeur qui va lui, au contraire, proposer une palette vocale peut-être plus ouverte passant d’un flow basique ("Shock You Again") à un flow plus posé bien que tranché ("100 Little Curses", "The Oath") tout en restant convaincant dans sa manière d’interpeler l’auditeur. Car si Zach se veut plus hargneux, plus rageur (oserais-je dire), Boots se fait plus subtil, en révélant son aspect le plus surprenant avec le très bondissant (pour ne pas dire dansant) titre "Promenade", véritable surprise de ce skeud jusque là taillé façon RATM (les ponts de "Somewhere In The World It’s Midnight" ne trompant pas bien longtemps). Morello déclarant lui-même à propos de SSSC : « nous sommes là pour nourrir les pauvres, combattre le pouvoir et rocker à mort ». Tiens, ça me rappelle quelque chose… Ce qui constitue d'ailleurs la faiblesse du disque puisqu'on ne peut éviter l'impression de déjà entendu et une certaine redondance stylistique entre les morceaux eux-mêmes. N’en jetez plus, si pour certains, SSSC ne sera rien d’autre qu’un RATM light, une sorte d’os à ronger en attendant une improbable reformation du mythique quatuor communisto-capitaliste pour un album trop attendu (pour ne pas décevoir), pour les autres, ceux qui n’ont tout simplement pas envie de bouder leur plaisir, cet album est imparable. C’est plus groovy que du RATM, c’est plus électrique que The Nightwatchman et c’est sûrement ce qui se rapproche le plus de ce qui nous faisait bander dans les années 90 chez notre syndiqué de chauve préféré. Á vous de voir, me concernant, c’est tout vu ! Je prends en attendant la proposition à un milliard (que eux accepteront bien sûr après nous avoir vendus des casquettes à 40€ en tournée).
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Par DJDemonAngel le 23 Juillet 2009 à 16:17
par Alexis Bidault
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Par DJDemonAngel le 28 Mai 2009 à 15:34
Thao with The Get Down Stay Down - Swimming Pools
Aujourd’hui sort le deuxième album de Thao Nguyen, désormais accompagnée d’un groupe, les Get Down Stay Down. On avait apprécié par ici, timidement, son premier opus, Like The Linen, composé dans la solitude, entre la fac de sociologie et la blanchisserie familiale, disque plein de fragilités et de promesses, encore un peu imprécis mais récoltant toutes les comparaisons flatteuses imaginables (Fiona Apple, pour commencer). J’eus même la surprise de découvrir un beau matin dans ces pages un mp3blog de Chryde à son sujet, moi qui pensais que Thao ne chantait que pour moi.
Mais aujourd’hui Thao Nguyen, 23 ans, nous revient avec We Brave Bee Stings and All, signé (excusez du peu) chez Kill Rock Stars et parfaitement recommandable à tous vos amis. Portrait de la timide jeune femme en chanteuse assumée, leader d’un groupe, la mue est surtout flagrante pour ces chansons, qui portent les fruits de toutes les promesses. Onze titres impeccables, malins et rêveurs, inscrits dans une certaine tradition chanteuse-à-guitare mais trop intelligents pour ne pas s’en affranchir, avec une délicatesse admirable. Le tout en trente-deux minutes, satisfaction de toutes les espérances que l’on avait placées en elle et privilège rare de fan de la première heure.
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Par DJDemonAngel le 18 Mai 2009 à 23:39
DISCOGRAPHIE
connect review
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Part1/2
Part 2/2
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Par DJDemonAngel le 18 Mai 2009 à 14:20http://www.clinicvoot.org/
http://www.myspace.com/clinicvoot
Review by : dmute
International Wrangler avait été proclamé meilleur album de l’année en 2000 par Radiohead, qui sortait alors le mystérieux et fascinant Kid A. Pour un premier album, il faut reconnaître que les kids de Liverpool avaient été ambitieux. Aujourd’hui, Clinic sort son quatrième album avec Do it!, slogan publicitaire remanié pour l’occasion. Huit ans pendant lesquels on est passé à côté des deux autres productions du groupe, comme de deux compilations.
Alors, quoi de neuf, docteur ?
Aucun doute sur la paternité de Do It!, puisque les premières notes de Memories claquent de ce son rock tendu et âpre, comme le faisait Return Of The Evil Bill ou 2-4. La facture Clinic est là et bien là. Agressive, glauque, vicieuse et viciée, sortie des bas-fonds de Liverpool, avec un Ade Blackburn jamais un ton trop haut.
Baladant les guitares, les synthétiseurs et orgues entre rock psychédélique, garage et krautrock, Clinic martèle à coups de baguettes des rythmes qui ne passent pas les 3 minutes 30. Condensé comme pas deux, Do It! alterne jeux sur variations (le très convaincant Free Not Free) et revival psyché avec Shopping Bag et High Coin.
Corpus Christi, signature évidente des quatre blouses blanches, est tendu comme une corde, prête à claquer comme n’importe quelle bombe de Clinic. Néanmoins, le disque s’essouffle peut-être avant le terme, avec un Coda qui boucle trop faiblement l’album.
Do It! ne sera pas cette imprécation à enfin s’asseoir confortablement dans les charts anglais. Car si le quatuor n’a jamais véritablement percé au grand jour, ça ne semble toujours pas être pour aujourd’hui. Surprenant pour un groupe qui affiche une telle régularité dans une production de qualité. La clef, peut-être, est à chercher dans l’exigence qu’ils mettent à ne jamais sortir de ce sillon qu’ils ont su tracé d’un coup de scalpel bien acéré. Vaille que vaille et coûte que coûte.
Discographie :
- Internal Wrangler (2000)
- Walking with Thee (2002)
- Winchester Cathedral (2004)
- Visitations (2006)
- Do It! (2008)
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